Autant avant la progression du bio était constante et linéaire, autant depuis la diminution de la demande en 2022, le secteur ne semble pas très sûr d’où il va… Est-ce que le bio va reprendre et progresser encore ou pas ? Vers quels débouchés peut-on se tourner ? Il y a-t-il encore des perspectives d’avenir dans le secteur ? C’est dans ce contexte qu’ont été choisis les intervenants et experts de l’Assemblée Sectorielle du Collège des Producteurs, qui s’est déroulée le 20 mars 2024.
Tout d’abord, c’est André Lefevre, fondateur d’Interbio et un des pionniers du bio en Wallonie qui a pu retracer son parcours et partagé son expérience. Il y a une quinzaine d’années, en plus de la partie production (qui compte 65ha de production fruits et légumes), et pour pouvoir écouler sa marchandise ainsi que celle d’autres producteurs wallons, André a été un des premiers à reprendre une activité de distribution de fruits et légumes bio. D’abord baptisée GPFL Bio pour « Groupement des Producteurs de Fruits et Légumes Bio » la structure a ensuite été renommée « Interbio ». La croissance de l’activité a été continue jusqu’en 2020, année COVID particulièrement intense, pour ensuite diminuer brutalement en 2021. Depuis, celle-ci est repartie à la hausse, mais d’une manière plus lente qu’auparavant.
Ensuite, c’est Raphael de Schrynmakers qui a présenté le fonctionnement des magasins The Barn Bio Market. Leur stratégie repose sur une compression des marges et des coûts, un grand volume de vente, une cohérence dans le choix des produits, des politiques commerciales engagées, ainsi qu’une grande transparence.
Pour Raphaël, comme pour André, le secteur bio doit continuer à s’améliorer pour être en phase avec ses valeurs et garder la confiance du consommateur. Par exemple pouvoir se passer des sels nitrités pour la conservation des charcuteries ou du pyrèthre pour gérer certains insectes dans les cultures.
Vers de nouveaux débouchés commerciaux
La deuxième partie de l’Assemblée a été consacrée à des débouchés moins connus, moins explorés actuellement par le secteur bio wallon. Certains de ces débouchés font actuellement l’objet d’initiatives prospectives soutenues par la région.
Camille Joubert a présenté l’Interface Producteur Distributeur, qui vise à placer des produits bio et locaux dans les magasins franchisés ; Philippe Grogna a présenté la coopérative MABIO qui introduit le bio wallon dans le marché matinal, l’Horeca et les collectivités de la région Bruxelloise ; et Sacha Bronfort nous a présenté la Cellule Manger Demain, sa stratégie Green Deal Cantines Durables et le coup de pouce dans l’assiette qui soutient à hauteur de 70% les cantines et collectivités engagées à acheter des matières premières bio locales.
Ces échanges et témoignages multiples ont eu un effet positif pour les producteurs présents, qui se disaient contents d’entendre des témoignages encourageants de la part des personnes invitées et de prendre du recul par rapport au fait que le « bio ça ne va pas du tout ».
Nous retenons de ces échanges un secteur bio qui semble se redresser après des années difficiles, avec une progression lente mais régulière qui se poursuit en 2024. En parallèle de nouveaux marchés s’ouvrent ; celui des collectivités étant particulièrement porteur.
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