Françoise Demande
Portrait
Françoise DEMANDE
Françoise Demande est éleveuse de poulets et limousins au sein d’une exploitation entièrement biologique. Son exploitation a été aménagée afin de placer des parcours extérieurs afin d’attirer les volailles à explorer la prairie au maximum et assurer une belle intégration de poulaillers dans le paysage. Les bœufs sont nés à la ferme, élevés au pis et engraissés au fourrage et aliments bio, avec une maturation de la viande pendant 11 jours. Françoise recherche une valeur ajoutée à son exploitation par le développement de la vente directe, dans un esprit collaboratif (implication forte dans la coopérative Coq des Prés), mais également la vente de colis de viande limousine et poulet Coq des Prés à la ferme et dans plusieurs coopératives locales. Elle participe activement aux discussions pour améliorer continuellement la durabilité de la filière Coq des Prés (problématique des barquettes en plastique, diminution du gaspillage, etc.) Françoise est également dans un projet de création d’une nouvelle coopérative pour la mise en place d’un magasin de produit régionaux à Marche-en-Famenne. Françoise Demande, qui n’est pas issue du milieu agricole, est particulièrement active pour rencontrer les consommateurs et expliquer son métier, ainsi que le soin particulier attaché au bien-être des animaux et à la préservation de l’environnement.
Françoise Demande est très impliquée dans le développement et l’animation de la coopérative Coprobel, sans pour autant dénigrer la place de ses produits en grande surface. Elle est notamment une fidèle de la Foire de Libramont, où la coopérative est présente dans l’objectif d’attirer l’attention des consommateurs aux valeurs défendues par le Coq des Prés et faire la promotion de ses produits.
Interview
Vous destiniez vous à être agricultrice/productrice ? Être une femme a-t-il été un frein ?
Je ne me destinais pas à ce métier, c’est mon mari qui m’a entraîné dans ses rêves !
Le fait d’être une femme n’a pas freiner la mise en place de l’activité.
Comment le secteur agricole perçoit la reprise d’une activité par une femme ? Est-ce bien accueilli ?
Pas toujours et pas par tous, il n’y a pas de généralité, j’ai été très bien épaulée par des agriculteurs masculins, et d’autres n’en ratent pas une pour une considération désagréable.
Avez-vous l’impression qu’un compagnon/mari est plus considéré, dans l’esprit commun, comme le « représentant » de l’exploitation agricole que sa compagne/épouse ?
Oui tout à fait
Avez-vous l’impression que les droits des agricultrices sont bien défendus ? Quelles améliorations pourraient être mises en place ?
Pas plus ni moins que ceux des agriculteurs
Quelles sont les évolutions positives concernant la condition des femmes dans l’agriculture aujourd’hui (mentalité, confiance, législation, …) ?
Je connais beaucoup et de plus en plus de femmes qui choisissent ce métier, qui s’installent seules et/ou gèrent l’exploitation, c’est en soi une fameuse évolution.
Je pense que les clichés existent toujours mais tendent à s’atténuer, j’ai l’impression que les nouvelles générations font de moins en moins de sélection de genre en ce qui concerne le choix d’un métier.
Je me sens légitime et respectée dans mon métier, il y en aura toujours pour dire le contraire, ce n’est pas mon affaire !
Nous travaillons mon mari et moi, ensemble sur l’exploitation avec des compétences et des facilités différentes suivant le travail à effectuer. J’aime à penser qu’indifféremment du genre, c’est dans la collaboration qu’il faut voir l’évolution.
Quels sont les défis que réserve l’avenir de l’agriculture (revenu, transmission, durabilité, …) ? Et quel rôle les femmes peuvent-elles jouer ou jouent-elles déjà ?
A mon sens, le plus grand défi est d’amener la population à se rendre compte de l’importance d’une agriculture locale, et de changer ses choix de consommation.
Hommes, femmes, c’est l’affaire de tous.
Quel/s conseil/s donneriez-vous à une jeune femme qui aimerait lancer son exploitation agricole ?
Suivre ses envies et ses rêves.