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Conformément aux missions de consultation définies dans le Code Wallon de l’Agriculture, le Collège des Producteurs organise deux fois par an des Assemblées sectorielles ouvertes à tous les producteurs et professionnels d’un même secteur. Ces réunions de consultation permettent de recueillir les avis des producteurs, d’échanger sur les enjeux du secteur, et de partager des observations sur le fonctionnement des filières.

Voici les points clés retenus pour chaque secteur lors de cet automne 2024.

Aquaculture

L’Assemblée sectorielle aquacole a été précédée d’une visite au centre de recherche en aquaculture de l’ULiège, où les équipes de l’UGERAA, en collaboration avec l’équipe de l’asbl CERER-Pisciculture, ont présenté la diversité de leurs recherches et des projets d’aquaculture qu’ils mènent (Walicrevette, Polyras, etc.). Cette visite s’est concrétisée par différents ateliers sur le biofloc, la crevetticulture, la recirculation, l’aquaponie et la diversification des espèces, qui ont été très appréciés par las acteurs de la filière présents

1) Quels sont les principaux points d’attention de votre secteur en ce moment ?

La situation sanitaire de la filière aquacole wallonne, en particulier en ce qui concerne les importations de truites vivantes destinées à la fin de la phase de grossissement ou à l’affinage, est gravement compromise par de nombreux cas de contamination par une maladie virale à déclaration obligatoire, la Nécrose Hématopoïétique Infectieuse (NHI). Ces contaminations entraînent des pertes significatives de cheptels, allant parfois jusqu’à des vides sanitaires, sans aucune compensation pour les salmoniculteurs.
L’imprévisibilité de ces sources de contamination, conjuguée à l’insuffisance de disponibilité de truites vivantes en Wallonie et à l’absence actuelle d’un service de suivi sanitaire dédié à la filière aquacole, représente une préoccupation majeure.
Face à cette situation, la filière s’engage dans des démarches visant à sécuriser et assainir l’approvisionnement en truites vivantes. Elle collabore également avec l’Université de Liège pour développer un service de suivi sanitaire spécifiquement dédié à ses besoins.

2) Sur quel sujet était l’assemblée ?

La 20ème Assemblée sectorielle d’Aquaculture a notamment abordé la question des formations en aquaculture.

Pourquoi ce point avait-il été choisi ?

Ce sujet a été retenu car la filière aquacole wallonne s’efforce de mettre en place une formation professionnelle en aquaculture, qui est actuellement inexistante en Wallonie. L’objectif est de favoriser le renouvellement des générations au sein du secteur tout en facilitant le transfert des savoir-faire et des compétences nécessaires à son développement.

Nous avons reçu plusieurs orateurs de qualité :

  • Le Professeur Pierre Garsi, du Lycée Professionnel Olivier GUICHARD, a présenté à la filière aquacole l’offre de formation professionnelle en aquaculture en France, ainsi que les activités d’enseignement qu’il mène et développe au sein du lycée professionnel d’aquaculture Olivier Guichard. L’objectif de cette présentation était d’établir un état des lieux des enseignements professionnels en aquaculture en France, afin de permettre à la filière wallonne d’identifier les forces et les faiblesses de ce type d’enseignement, et de dégager des points communs susceptibles de faciliter la mise en œuvre de formations similaires en Wallonie.
  • Madame Caroline Caucheteur a présenté son projet “Peau de Pêche”, qu’elle a lancé en 2018. Cette jeune entrepreneuse liégeoise s’est spécialisée dans la tannerie naturelle des peaux de poisson provenant de producteurs locaux. Elle a développé un savoir-faire artisanal qui lui permet de créer des cuirs déclinés en divers objets et bijoux, tout en constituant une matière première de choix pour la maroquinerie et le textile. Un beau projet de valorisation des coproduits issus de la filière aquacole wallonne.
  • Madame Amandine Vandeputte, de l’Apaq-W,  a présenté les actions de promotion de la filière réalisées et 2024 et celles qui sont entrevues pour 2025.
  • Le Docteur Alain Schonbrodt, président des Aquaculteurs de Wallonie et représentant au Collège des Producteurs, a présenté l’intérêt de la filière pour le développement de l’élevage de la carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella), considérée comme une espèce prometteuse pour diversifier les productions. Cette espèce représente également un moyen écologique efficace pour lutter contre l’envahissement des espèces végétales exotiques dans les milieux aquatiques en Wallonie.

3) Concernant la promotion du secteur aquacole wallon

L’Apaq-W a souligné l’intérêt que porte l’agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité à déposer un projet promotionnel pour la filière aquacole wallonne dans le cadre du FEAMPA (Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture).

4) Que retenez-vous de votre assemblée ? Quelles en sont les principales orientations ?

Les acteurs de la filière présents en nombre lors de l’Assemblée, près de 60 participants, ont manifesté un vif intérêt, comme en témoigne l’attention portée aux différentes présentations et les échanges constructifs qui en ont découlé. Cette dynamique souligne l’engagement du secteur à pérenniser et à contribuer au développement de la filière.

5) Avez-vous des retours ou des feedbacks spécifiques de la part des producteurs ou autres parties prenantes à partager ?

Les différents intervenants de l’Assemblée sectorielle ont exprimé leur gratitude envers le Collège des Producteurs pour la visibilité que l’Assemblée leur offre concernant les actions et les projets qu’ils réalisent pour la filière.
Les pisciculteurs les plus anciens se sont réjouis de constater la participation croissante de jeunes acteurs au sein de la filière lors des Assemblées sectorielles.

Bio

Quels sont les principaux points d’attention du secteur BIO en ce moment ?

Le marché du bio traverse actuellement une période d’incertitudes. Après une croissance marquée pendant la période du COVID, la demande finale de consommation semble s’essouffler. Cette baisse d’activité soulève de nombreuses questions parmi les producteurs, d’autant plus que leurs engagements de 5 ans en agriculture biologique arrivent bientôt à échéance.
Les producteurs s’interrogent sur la pérennité de leurs pratiques et sur les perspectives à venir dans un contexte où le marché intérieur montre des signes de repli. Cette période d’entre-deux met en lumière des enjeux stratégiques pour l’avenir du bio.

Sur quel sujet portait l’assemblée ?

L’assemblée était centrée sur les contributions de l’agriculture biologique au climat, à l’environnement et à la santé. Deux grands axes ont structuré les discussions :

  1. Fournir aux agriculteurs des outils pour mieux convaincre leurs acheteurs d’investir dans le bio.
  2. Redonner confiance et motivation aux producteurs en valorisant les impacts positifs de leurs démarches. L’objectif était de rappeler que leurs pratiques en bio ont des effets concrets et bénéfiques, tant pour l’environnement que pour la société.

Y avait-il des orateurs invités ?

Oui, deux intervenants de l’ITAB, Natacha et Bastien, ont présenté les résultats d’une vaste étude issue de la littérature scientifique. Cette méga-étude portait sur les externalités positives de l’agriculture biologique, avec un focus particulier sur les aspects carbone et santé.
Leurs conclusions soulignent que, à l’échelle de l’hectare, l’agriculture biologique a des impacts nettement moindres sur la biodiversité, l’environnement et la santé humaine par rapport à l’agriculture conventionnelle. Par exemple, elle favorise une biodiversité accrue (+30 %) et réduit le lessivage des nitrates de près de 50 %.
Cependant, lorsque ces données sont rapportées au kilo de produits, les résultats apparaissent plus nuancés. Cela illustre la difficulté de prendre en compte tous les impacts systémiques dans les analyses méthodologiques actuelles. L’approche globale et transversale, pourtant essentielle en bio, est souvent éclipsée par des analyses cloisonnées.
Ces présentations ont suscité un vif intérêt et des échanges nourris entre les participants.

Quid de l’Apaq-W ?

Suite à la présentation du plan de promotion par les agents de l’Apaq-W, une discussion a été engagée pour renforcer l’impact de la Semaine Bio en juin. Les participants ont émis plusieurs idées pour rendre cet événement plus attractif, notamment en touchant un public plus large et en maximisant sa visibilité auprès des producteurs et de l’opinion publique. De ces échanges ressort l’importance de maintenir cet évènement et d’associer les opérateurs du secteur à la réflexion sur son évolution.

Que retenir de l’assemblée ?

Les principaux enseignements de cette assemblée reposent sur la nécessité de :

  • Soutenir les producteurs bio face à une demande en recul, en valorisant leurs pratiques et leurs contributions positives à la société.
  • Renforcer les outils de communication pour mieux convaincre les acheteurs et sensibiliser le grand public.
  • Insister sur l’importance d’une approche systémique pour défendre les spécificités et les avantages du bio.

Aviculture et Cuniculture

1) Quels sont les principaux points d’attention du secteur avicole en ce moment ?

De manière globale, le secteur avicole connaît une amélioration de la rémunération, mais rappelle que les éleveurs sortent tout juste d’une crise majeure, marquée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. En outre, les incertitudes géopolitiques persistent (guerre en Ukraine, élections aux États-Unis, tensions entre la Palestine et Israël), laissant planer des doutes sur les prix des matières premières et des intrants.
Par ailleurs, les éleveurs signalent leurs difficultés à s’adapter aux changements législatifs constants (environnement, bien-être animal, hygiène, Bio, etc.), d’autant plus que les coûts de production continuent de grimper, menaçant la survie des fermes. L’agribashing reste également un sujet préoccupant, notamment pour les producteurs de foie gras, qui subissent une pression constante de la part de GAÏA, militant pour l’interdiction de cette production. Les éleveurs se sentent souvent perçus comme des “méchants”, avec des moyens financiers bien inférieurs à ceux des associations militantes. L’ovosexage constitue un autre exemple de déséquilibre entre les attentes du public, relayées par les associations de protection animale, et la réalité vécue par les éleveurs.
En résumé, le secteur exprime une inquiétude face au manque d’humanisme, de pragmatisme et de transparence, ainsi qu’aux lourdeurs administratives.
De manière plus spécifique, les points prioritaires suivants, où des leviers peuvent être actionnés au niveau wallon, ont été identifiés :

  • Bio : Le découragement des éleveurs de volailles Bio face aux nouvelles règles et contrôles (obligation de perchoirs, 100 % d’alimentation Bio, diminution des densités d’élevage, interprétation stricte du jardin d’hiver, etc.) pousse certains à abandonner le Bio pour se tourner vers le BCC ou d’autres cahiers des charges. La concurrence déloyale des pays voisins, aux règles moins strictes, est également problématique.
  • Permis d’environnement : La lenteur et la complexité de l’obtention des permis freinent le développement des élevages, alors même que le secteur commence à se relever des crises passées.
  • Directive sur les émissions industrielles (IED) : La révision de cette directive, qui abaisse le seuil de 40 000 à environ 20 000 poules pour être concerné, inquiète particulièrement les éleveurs de poules pondeuses en plein air ou au sol. Les exigences en matière d’investissements et de coûts d’audits pèsent lourdement sur les exploitations. La transposition de cette directive au niveau wallon nécessitera des négociations sur les modalités d’application.
  • Foie gras : Les producteurs se sentent sous une menace constante, malgré une demande croissante pour leurs produits locaux. Alors que la Belgique est le deuxième consommateur mondial par habitant, aucune nouvelle installation n’a été constatée ces dernières années. Un soutien politique serait nécessaire, notamment via une relance de la formation obligatoire organisée par la SOCOPRO pour produire en Wallonie.

Enfin, concernant l’obligation de marquage des œufs à la ferme, une mesure pourrait être envisagée pour permettre un envoi temporaire des œufs au centre d’emballage en cas de panne de la machine de marquage.

Autres points de préoccupation à l’échelle fédérale :

  • Fraude au marquage des œufs : Bien que l’obligation de marquage à la ferme limite les risques, le manque d’œufs Bio pourrait accentuer les fraudes. Un renforcement des moyens alloués par le SPF Économie est demandé.
  • Grippe aviaire : En cas d’infection, des inquiétudes persistent sur la solidité du fonds sanitaire volailles pour garantir des indemnisations.
  • Poules pondeuses infectées par la Salmonella : Les éleveurs, confrontés à l’obligation de déclasser les œufs, expriment la nécessité de créer un fonds de mutualisation pour soutenir les exploitations concernées.

2) Sur quel sujet portait l’assemblée sectorielle d’automne ?

L’assemblée a principalement traité des enjeux sanitaires, en mettant l’accent sur deux thématiques : l’Influenza aviaire et la colibacillose en production avicole.
Pourquoi ces sujets ont-ils été choisis ?
Chaque automne, le risque de grippe aviaire hautement pathogène s’intensifie avec la migration des oiseaux sauvages convergeant sur l’Europe. Ce contexte rend le sujet particulièrement pertinent. La problématique de la colibacillose s’est également imposée, étant l’infection bactérienne la plus fréquente en élevage avicole.

  • Bénédicte Lambrechts, chef de service au laboratoire de Virologie et Immunologie de Sciensano, a présenté un état des lieux de la grippe aviaire hautement pathogène. Elle a notamment abordé son évolution, son risque zoonotique (transmission aux mammifères et à l’homme), ainsi que les enjeux et perspectives de la vaccination.
  • Steve Thibaut, vétérinaire chez Galluvet, a présenté la problématique de la colibacillose. Il a détaillé les symptômes, les modes de transmission, les diagnostics et les traitements, tout en insistant sur l’importance de la prévention pour limiter les résistances aux antibiotiques.

3) Que retenez-vous de votre assemblée ? Quelles en sont les principales orientations ?

L’assemblée a mis en lumière deux problématiques sanitaires majeures, particulièrement intéressantes pour les éleveurs. En particulier, la présentation sur la grippe aviaire a été très appréciée pour son approche claire et pédagogique d’un sujet complexe.
Enfin, les actualités sectorielles présentées lors de l’assemblée sont toujours très prisées des éleveurs. Ces rendez-vous permettent, en une soirée, d’être informé des enjeux clés du secteur avicole, dans un contexte où peu d’événements similaires sont organisés en Wallonie.

Bovins Laitiers

1) Quels sont les enjeux principaux du secteur laitier actuellement ?

Les sujets prioritaires du secteur laitier en ce moment sont la situation sanitaire, avec des préoccupations majeures concernant la FCO (fièvre catarrhale ovine) et la MHE (Maladie hémorragique épizootique), ainsi que l’impact du Mercosur, en particulier sur la commercialisation de la viande et ses répercussions sur le marché local.

2) Quels étaient les principaux sujets développés lors de l’Assemblée ? Quels messages principaux en sont ressortis ?

L’assemblée d’automne a été marquée par une plénière commune pour les secteurs des bovins viande, bovins lait, et ovins/caprins, avec pour thème central la situation sanitaire et les stratégies de prévention et de lutte 

En effet, les épisodes de FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) et MHE (Maladie Hémorragique Épizootique) de cet été ont eu des répercussions conséquentes en termes de mortalité dans les troupeaux mais aussi sur le plan financier. Avant toute chose, il est utile de préciser que la FCO et la MHE sont des maladies vectorielles transmises uniquement par un agent intermédiaire, en l’occurrence un moucheron (genre culicoïdes) qui pique le ruminant et le contamine. La vitesse de propagation de l’insecte est liée à la vitesse et propagation des vents, mais il peut aussi se propager par saut de puce de bête en bête via transport et aussi via le commerce des fleurs comme on soupçonne que ça a été le cas en Hollande. En hiver la baisse des températures engendre moins d’activités de la part des culicoïdes mais ils circulent toujours dans les étables, ce qui permet une reprise d’activités chargée l’année suivante. Il y a donc lieu de s’interroger sur les stratégies de prévention et/ou les moyens de lutte pour protéger les troupeaux. 

L’objectif de la réunion était de comprendre les différents enjeux auxquels les secteurs de l’élevage vont devoir s’attendre dans ces prochains mois et d’élaborer des pistes d’amélioration pour y faire face.  

Les interventions de Jean-Yves Houtain et François Claine (ARSIA), ainsi que de Chantal Rettigner (AFSCA) et Jean Devillers (vétérinaire et représentant Fond sanitaire pour les ovins), ont permis de clarifier les enjeux sanitaires actuels. Ils ont abordé des points techniques essentiels, informé sur les obligations vaccinales et donné des recommandations concrètes sur les démarches à suivre. Leurs interventions ont ainsi permis d’aborder :  

  1. les perspectives par rapport à l’évolution de la maladie et impacts financiers
  2. les stratégies de monitoring pour mieux anticiper
  3. la stratégie de vaccination 

Les producteurs ont été satisfaits du thème choisi, bien qu’ils aient exprimé le souhait de disposer de plus d’informations sur le protocole de vaccination. Il reste donc crucial de continuer à travailler sur l’impact de la FCO et sur les actions à mettre en place pour y faire face.

3) L’Apaq-W a pu présenter ses actions promotionnelles passées et à venir, ainsi que ses orientations stratégiques. Qu’en pensent les éleveurs ?

Les éleveurs ont validé la poursuite des actions et des campagnes entamées en 2024. Cependant, plusieurs d’entre eux ont souligné la nécessité de renforcer les actions pédagogiques, en particulier vers les écoles, pour contrer la désinformation croissante sur les pratiques agricoles.
Ils ont également demandé à l’APAQ-W d’intensifier sa communication, notamment sur les réseaux sociaux, afin de rendre plus visibles les actions déjà mises en place. Enfin, les producteurs ont suggéré une meilleure communication directe vers les producteurs cotisants, afin de leur fournir un meilleur reflet de toutes les initiatives de soutien mises en œuvre par l’Apaq-W. 

4) Quelques questions sont soulevées au sein de l’assemblée :

  • Comment expliquer qu’en France, les centres d’insémination peuvent récolter du sperme de taureaux négatifs mais qu’en Belgique, on ne peut plus ? L’Afsca a changé d’approche récemment et autorise à nouveau la récolte de sperme d’animaux dont le PCR est négatif et provenant d’un établissement qui n’a pas eu de cas de maladie 30 jours précédents la récolte. 
  • Est-ce que les insecticides qu’on utilise pour les mouches peuvent fonctionner sur les culicoïdes ? Ils ne fonctionnent pas tous, cela dépend des molécules présentes dans le produit. Il y a des biocides utilisés spécifiquement pour les culicoïdes.  La liste est consultable sur le site du SPF.

Grandes Cultures

1) En ce moment, les principaux points d’attention pour le secteur des grandes cultures sont :

  • Rentabilité :
    Maîtrise des prix de revient
    Contrats et prévisibilité des débouchés commerciaux
    Besoin de meilleures formations pour les reprises de fermes
  • Valeur ajoutée :
    Favoriser les filières avec des transformateurs s’impliquant dans le local
    Création de valeur et durabilité
  • Simplicité administrative :
    Agriculture de date
    Suivi des dossiers
    Droit à l’erreur

2) Quel était le thème de l’Assemblée d’automne ?

Dans ce contexte, l’assemblée portait sur la découverte de l’interprofession française « Intercéréales » et la visite des « Moulins Bodson » reconnu pour leur farine différenciée car zéro résidu de pesticides.

Faire venir Intercéréales permettait de faire le lien avec les discussions au fédéral (Task Force alimentaire) sur la nécessité des producteurs de s’organiser en « organisation de producteurs », et plus vraisemblablement en interprofession reconnue par l’état, pour pouvoir négocier sur base des indicateurs que la dite Task Force alimentaire tente de mettre au point.

Les orateurs étaient le directeur du service d’étude d’Intercéréales : Bruno Barrier-Guillot et le propriétaire des moulins Bodson : Claude Bodson

Pour en savoir plus , consulter le replay video de leurs interventions :

Nous en retenons que s’organiser en Interprofession au niveau de la céréale est un beau challenge mais que ça permettrait de nombreux avantages : outre un pouvoir de négociation tel que susmentionné, une interprofession a un pouvoir d’action sur le développement des filières important, le modèle français permet aussi de financer des projets de recherche. Nous retenons également la confirmation d’infrastructures meunières wallonnes de très haute qualité, avec un potentiel de transformation des céréales alimentaires important !

Horticulture Comestible

L’assemblée sectorielle « Horticulture Comestible » s’est déroulée avec une visite inspirante à la ferme de l’Archenterre, suivie de présentations et discussions centrées sur les enjeux actuels du secteur et les pistes d’innovation, notamment via les robots et cobots.

Vidéo de l’intervention du CRAW

Voici les principaux points à retenir :

1. Enjeux prioritaires du secteur :

  • Météo compliquée, accentuant les défis pour les producteurs.
  • Pénurie de main-d’œuvre et pénibilité du métier, freinant l’attractivité de la profession.
  • Prix insuffisants pour les producteurs, mettant en péril la rentabilité.

Ces problématiques sont au cœur des priorités, avec une attention particulière à trouver des solutions innovantes.

2. Robots et cobots : pistes pour alléger la pénibilité et résoudre la crise de main-d’œuvre.

Le secteur a exploré les opportunités offertes par la robotisation lors de cette assemblée. Quelques temps forts :

  • Visite de la ferme de l’Archenterre : Vincent Cantaert a présenté le COBOT TOUTILO, un outil ergonomique conçu pour aider les maraîchers à adopter une nouvelle manière de travailler. Contrairement aux robots autonomes, il est conçu pour être manipulé par l’utilisateur, offrant un travail plus ludique et moins pénible.
  • Présentation du CRA-W : Quentin Limbourg a détaillé les tests menés sur plusieurs robots, avec une vidéo explicative disponible ici. Quelques conclusions :
    • Les robots sont coûteux et leur fonctionnement doit encore être amélioré pour que leur achat et leur utilisation deviennent rentables sur petites surfaces.
    • La mutualisation de ces outils ainsi que leur usage pour des tâches multiples permettraient de diminuer ces coûts
  • Témoignage d’un maraîcher français : L’utilisation d’un robot autonome de désherbage a permis de réaliser des tâches minutieuses et chronophages, augmentant ainsi les rendements grâce à un entretien approfondi des cultures.

Freins identifiés :

  • Coûts élevés des robots, peu accessibles aux petites exploitations.
  • Nécessité d’une technologie mieux adaptée au territoire wallon.
  • Mutualisation envisagée : Collaborations via des structures comme les CUMA pourraient faciliter l’accès au matériel robotisé.

3. Perspectives pour le secteur

La robotisation, bien qu’encore perfectible, représente une piste pour alléger la pénibilité et attirer de nouveaux profils vers l’horticulture comestible. Cette solution s’ajoute à d’autres réflexions stratégiques pour améliorer l’attractivité et la rentabilité du métier.

L’assemblée conclut que relever les défis majeurs de main-d’œuvre et de rentabilité reste la priorité. Différentes pistes, comme la robotisation mais aussi des modifications de la réglementation sur la main-d’œuvre en horticultre, doivent être explorée afin de trouver des solutions adaptées à chaque forme d’exploitation.

Horticulture Ornementale

Deux grands points ont structuré les discussions tenues lors de l’Assemblée Horticulture Ornementale

1) L’organisation de la 12e édition d’Hortidécouvertes au printemps 2025

Cet événement incontournable, qui se déroulera sur un week-end au printemps 2025, célèbre les productions horticoles ornementales à travers toute la Wallonie. Hortidécouvertes offre aux visiteurs une occasion unique de découvrir la diversité et l’excellence des métiers de l’horticulture ornementale.
Les producteurs participants ouvrent leurs portes au grand public et proposent des visites, des démonstrations et des ateliers éducatifs. Cet événement contribue à valoriser le secteur et à sensibiliser les citoyens aux pratiques horticoles durables.

2) L’intervention de PreventAgri

PreventAgri, un organisme spécialisé dans la prévention des risques en agriculture et horticulture, est venu présenter son outil de gestion des risques dédié à la santé et sécurité des travailleurs en horticulture.

La “farde sécurité” permet aux producteurs de mieux identifier les dangers sur leur lieu de travail, de développer des mesures pour réduire les risques, et de se conformer aux obligations légales en matière de santé et sécurité. Cet outil pratique est conçu pour aider à créer un environnement de travail sécurisé et efficace, tout en répondant aux attentes réglementaires.

Plus d’infos : https://secteursverts.be/preventagri-prevention-securite-secteurs-verts/

Ovin-Caprin

1) Quels sont les enjeux principaux du secteur ovins-caprins actuellement ?

Les principaux points d’attention du secteur en ce moment sont le sanitaire (FCO), la fermeture de l’abattoir d’Ath, et le manque de production pour le printemps, entraînant une rupture du flux d’approvisionnement local. 

2) Quels étaient les principaux sujets développés lors de l’Assemblée ? Quels messages principaux en sont ressortis ?

L’assemblée d’automne a été marquée par une plénière commune pour les secteurs des bovins viande, bovins lait, et ovins/caprins, avec pour thème central la situation sanitaire et les stratégies de prévention et de lutte 

En effet, les épisodes de FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) et MHE (Maladie Hémorragique Épizootique) de cet été ont eu des répercussions conséquentes en termes de mortalité dans les troupeaux mais aussi sur le plan financier. Avant toute chose, il est utile de préciser que la FCO et la MHE sont des maladies vectorielles transmises uniquement par un agent intermédiaire, en l’occurrence un moucheron (genre culicoïdes) qui pique le ruminant et le contamine. La vitesse de propagation de l’insecte est liée à la vitesse et propagation des vents, mais il peut aussi se propager par saut de puce de bête en bête via transport et aussi via le commerce des fleurs comme on soupçonne que ça a été le cas en Hollande. En hiver la baisse des températures engendre moins d’activités de la part des culicoïdes mais ils circulent toujours dans les étables, ce qui permet une reprise d’activités chargée l’année suivante. Il y a donc lieu de s’interroger sur les stratégies de prévention et/ou les moyens de lutte pour protéger les troupeaux. 

L’objectif de la réunion était de comprendre les différents enjeux auxquels les secteurs de l’élevage vont devoir s’attendre dans ces prochains mois et d’élaborer des pistes d’amélioration pour y faire face.  

Les interventions de Jean-Yves Houtain et François Claine (ARSIA), ainsi que de Chantal Rettigner (AFSCA) et Jean Devillers (vétérinaire et représentant Fond sanitaire pour les ovins), ont permis de clarifier les enjeux sanitaires actuels. Ils ont abordé des points techniques essentiels, informé sur les obligations vaccinales et donné des recommandations concrètes sur les démarches à suivre. Leurs interventions ont ainsi permis d’aborder :  

  1. les perspectives par rapport à l’évolution de la maladie et impacts financiers
  2. les stratégies de monitoring pour mieux anticiper
  3. la stratégie de vaccination

Les producteurs ont été satisfaits du thème choisi, et les échanges intéressants ont permis d’y voir plus clair dans la situation à la mi-novembre 2024 et la stratégie pour 2025 (notamment efficacité des vaccins, disponibilité des vaccins, exceptions de vaccination pour certaines classes d’animaux, rôle du duo vétérinaire éleveur, financement des vaccins, etc.).

A ce jour, de nombreux points doivent encore être clarifiés et sont en cours d’évolution.

3) L’Apaq-W a pu présenter ses actions promotionnelles passées et à venir, ainsi que ses orientations stratégiques. Qu’en pensent les éleveurs ?

Les ovins et caprins sont les parents pauvres au niveau promotion car ils cotisent moins et bénéficient donc d’un moindre budget de promotion au sein de l’ApaqW. Cependant ils bénéficient favorablement du concept global « je cuisine local » ; comme la dernière communication sur la viande d’agneau date d’avril 2022 il serait positif de refaire une communication spécifique à l’agneau, demande à laquelle les agents de l’APAQ-W se sont engagés à tenter d’y remédier.

4) Question sont soulevées au sein de l’assemblée :

  • Est-ce que les insecticides qu’on utilise pour les mouches peuvent fonctionner sur les culicoïdes ? Ils ne fonctionnent pas tous, cela dépend des molécules présentes dans le produit. Il y a des biocides utilisés spécifiquement pour les culicoïdes.  La liste est consultable sur le site du SPF.
  • Est-ce que le Gouvernement ne pourrait pas acheter en masse le vaccin et le facturer au prix coutant aux éleveurs ? 

Suite aux discussions, les propositions d’améliorations suivantes sont avancées : 

  • Les vaccins arrivent de manière trop tardive, il faut changer l’approche et être plus pro actif pour tous les sérotypes.  
  • Il est nécessaire d’avoir un schéma minimum de vaccination défini dans un cadre légal en accordant de la flexibilité dans le couple vétérinaire-éleveur qui décidera tant sur le type d’animaux à vacciner que du moment où l’opérer. 
  • Il est nécessaire d’améliorer la communication faite par l’AFSCA sur le monitoring réalisé. Les éleveurs n’ont pas le temps d’aller consulter différents sites pour se mettre au courant. De plus, des informations sont parfois envoyées indifféremment à tous les éleveurs sans que ce ne soit ciblé ce qui ne retient plus l’attention de ceux-ci. 
  • Il faut faire la balance entre le coût de la vaccination et le coût du risque, le montant de pertes engendrées par ces maladies par rapport au coût d’investissement d’une production anticipée de vaccins. Il y a de forte chance que le résultat soit au bénéfice d’une anticipation avec des banques de vaccins prêts à être développés et produits plutôt que de laisser le secteur assumer les pertes. 

Porc

1) Quels sont les principaux points d’attention du secteur en ce moment ?

En élevage porcin, la situation reste relativement calme. Cependant, le marché reste volatil, particulièrement pour le prix du porcelet, avec une diminution des prix au producteur depuis l’été et une année 2024 moins favorable que 2023. Malgré ces difficultés, les producteurs se montrent globalement satisfaits.

2) Sur quel sujet était l’assemblée ? Pourquoi ce point avait-il été choisi ?

Le thème principal de l’assemblée était la peste porcine africaine (PPA), notamment après un cas détecté en Allemagne à seulement 150 km de la Belgique. La présence importante de sangliers en Belgique suscite une inquiétude supplémentaire chez les éleveurs, car ces animaux sont à la fois vecteurs de la PPA et destructeurs des cultures.

Les intervenants, dont Zoé Block de l’ARSIA, ont expliqué l’hyper-persistance du virus et rappelé que les humains représentent l’une des principales voies de contamination, notamment par les déplacements et l’emploi de saisonniers dans les porcheries. L’AFSCA a lancé une campagne de sensibilisation pour la période des fêtes, durant laquelle les risques de transits sont accrus.
La DNF (Benoit Thirionet) a expliqué que la population de sangliers en Europe est difficile à quantifier, mais elle a augmenté grâce à des conditions favorables. De nouvelles mesures sont mises en place pour réduire leur nombre, telles que l’extension des périodes de traque et l’élargissement des droits de chasse (Nouvel Arrêté Quinquennal “Ouverture”). Plusieurs questions pratiques ont été abordées, notamment concernant les démarches pour obtenir des dérogations et les moyens de tenir les sangliers à distance des exploitations.

Alain Licoppe, de la direction chasse et pêche, a quant à lui évoqué la gestion de crise de la PPA lors de l’épidémie de 2018. Il a rappelé que la stratégie avait consisté à laisser agir le virus et à tuer naturellement les sangliers infectés, ce qui avait permis une gestion efficace de la crise.

Suite à ces interventions de nombreuses questions en ont découlés : comment encoder , comment faire la demande pour la dérogation, comment tenir les sangliers éloignés de l’exploitation (battues, affût de nuit…), autorisation de destruction des sangliers etc…

3) Zoom sur NoWallodo

Alice Markey de l’Université de Liège (Gembloux Agro-Biotech) a présenté l’état d’avancement du projet No Wallodor, qui vise à identifier génétiquement les verrats reproducteurs susceptibles de transmettre une odeur dérangeante pour les consommateurs. Ce projet a déjà permis d’affiner les composants responsables de cette odeur et a fait l’objet de plusieurs publications scientifiques. La recherche continue pour mieux comprendre ce phénomène.

Que retenez-vous de votre assemblée ? Quelles en sont les principales orientations ?

Les producteurs étaient globalement satisfaits de l’assemblée et ont pu poser leurs questions aux autorités et ont apprécié la clarté des informations fournies, particulièrement en ce qui concerne les mesures à prendre en cas de nouveau cas de PPA. Comme l’a souligné David Dewilde, “c’était une bonne réunion, qui nous permet de relativiser le risque de la PPA et de toute la stratégie de gestion en place.

Viande Bovine

1) Quels sont les enjeux principaux du secteur bovins viande actuellement ?

La crise FCO3, couplée à la perspective de l’arrivée de la FCO8 et de la MHE, suscite une grande inquiétude parmi les éleveurs, récemment touchés par une crise sanitaire qui a déjà affecté, et continuera d’affecter, la rentabilité des fermes dans les mois et années à venir, exacerbant ainsi les défis liés au renouvellement des générations. 

2) Quels étaient les principaux sujets développés lors de l’Assemblée ? Quels messages principaux en sont ressortis ?

L’assemblée d’automne a été marquée par une plénière commune pour les secteurs des bovins viande, bovins lait, et ovins/caprins, avec pour thème central la situation sanitaire et les stratégies de prévention et de lutte 

En effet, les épisodes de FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) et MHE (Maladie Hémorragique Épizootique) de cet été ont eu des répercussions conséquentes en termes de mortalité dans les troupeaux mais aussi sur le plan financier. Avant toute chose, il est utile de préciser que la FCO et la MHE sont des maladies vectorielles transmises uniquement par un agent intermédiaire, en l’occurrence un moucheron (genre culicoïdes) qui pique le ruminant et le contamine. La vitesse de propagation de l’insecte est liée à la vitesse et propagation des vents, mais il peut aussi se propager par saut de puce de bête en bête via transport et aussi via le commerce des fleurs comme on soupçonne que ça a été le cas en Hollande. En hiver la baisse des températures engendre moins d’activités de la part des culicoïdes mais ils circulent toujours dans les étables, ce qui permet une reprise d’activités chargée l’année suivante. Il y a donc lieu de s’interroger sur les stratégies de prévention et/ou les moyens de lutte pour protéger les troupeaux. 

L’objectif de la réunion était de comprendre les différents enjeux auxquels les secteurs de l’élevage vont devoir s’attendre dans ces prochains mois et d’élaborer des pistes d’amélioration pour y faire face.  

Les interventions de Jean-Yves Houtain et François Claine (ARSIA), ainsi que de Chantal Rettigner (AFSCA) et Jean Devillers (vétérinaire et représentant Fond sanitaire pour les ovins), ont permis de clarifier les enjeux sanitaires actuels. Ils ont abordé des points techniques essentiels, informé sur les obligations vaccinales et donné des recommandations concrètes sur les démarches à suivre. Leurs interventions ont ainsi permis d’aborder :  

  1. les perspectives par rapport à l’évolution de la maladie et impacts financiers
  2. les stratégies de monitoring pour mieux anticiper
  3. la stratégie de vaccination 

Les producteurs ont été satisfaits du thème choisi, et les échanges intéressants ont permis d’y voir plus clair dans la situation à la mi-novembre 2024 et la stratégie pour 2025 (notamment efficacité des vaccins, disponibilité des vaccins, exceptions de vaccination pour certaines classes d’animaux, rôle du duo vétérinaire éleveur, financement des vaccins, etc.).

A ce jour, de nombreux points doivent encore être clarifiés et sont en cours d’évolution.

3) L’Apaq-W a pu présenter ses actions promotionnelles passées et à venir, ainsi que ses orientations stratégiques. Qu’en pensent les éleveurs ?

Les éleveurs ont validé la poursuite des actions et des campagnes entamées en 2024. Cependant, plusieurs d’entre eux ont souligné la nécessité de renforcer les actions pédagogiques, en particulier vers les écoles, pour contrer la désinformation croissante sur les pratiques agricoles.
Ils ont également demandé à l’APAQ-W d’intensifier sa communication, notamment sur les réseaux sociaux, afin de rendre plus visibles les actions déjà mises en place. Enfin, les producteurs ont suggéré une meilleure communication directe vers les producteurs cotisants, afin de leur fournir un meilleur reflet de toutes les initiatives de soutien mises en œuvre par l’Apaq-W.

4) Quelques questions sont soulevées au sein de l’assemblée :

  • Comment expliquer qu’en France, les centres d’insémination peuvent récolter du sperme de taureaux négatifs mais qu’en Belgique, on ne peut plus ? L’Afsca a changé d’approche récemment et autorise à nouveau la récolte de sperme d’animaux dont le PCR est négatif et provenant d’un établissement qui n’a pas eu de cas de maladie 30 jours précédents la récolte. 
  • Est-ce que les insecticides qu’on utilise pour les mouches peuvent fonctionner sur les culicoïdes ? Ils ne fonctionnent pas tous, cela dépend des molécules présentes dans le produit. Il y a des biocides utilisés spécifiquement pour les culicoïdes.  La liste est consultable sur le site du SPF.
Le Collège des Producteurs