Pour mieux se comprendre et cohabiter harmonieusement

A propos

L’agriculture est un pilier essentiel de nos territoires, garantissant notre alimentation et façonnant nos paysages. Cependant, elle peut parfois susciter des interrogations et des inquiétudes chez les riverains, notamment en ce qui concerne l’usage des produits phytopharmaceutiques (PPP). 

Les agriculteurs, conscients des enjeux environnementaux et sanitaires, cherchent des solutions pour limiter l’exposition aux PPP. De leur côté, les riverains reconnaissent l’importance de l’agriculture, mais souhaitent être mieux informés sur les pratiques agricoles. 

Ce projet vise à créer un dialogue serein et constructif entre ces deux acteurs afin de renforcer la compréhension mutuelle et de co-construire des solutions pour réduire l’exposition aux PPP. 

Cette initiative du Collège des Producteurs, financée par la Région wallonne dans le cadre du Programme Wallon de Réduction des Pesticides (2023-2027), accompagne les communes dans la mise en place de démarches locales favorisant le dialogue et l’adoption de solutions adaptées. Ce projet est accompagné du Collectif Référentiel Phyto*, composé d’un ensemble d’acteurs clés. Une première phase pilote en 2019-2020 initiée auprès de 11 communes avait montré l’importance de poursuivre et d’étendre cette démarche. 

Agenda des prochains rendez-vous

Le projet et ses objectifs

Dans un contexte de déconnexion grandissante entre agriculteurs et riverains, la mission de ce projet est double :

  • Faciliter la communication et l’échange d’informations sur les pratiques agricoles, notamment les pulvérisations de PPP
  • Trouver des solutions concrètes pour limiter l’exposition des habitants aux PPP

Nous accompagnons les communes volontaires dans cette initiative, adaptée à leurs réalités et à leurs besoins.

Concrètement, quels sont les services proposés ?

Nos deux chargés de mission proposent un accompagnement gratuit aux communes désireuses de se lancer dans cette démarche.

1

Réunion avec les agriculteurs

Nous organisons avec la commune une première réunion pour comprendre leur perception des relations avec les riverains, échanger sur les difficultés rencontrées et discuter des mesures déjà en place ou envisageables pour réduire l’exposition des riverains aux PPP.

2

Rencontre entre agriculteurs et riverains

En tant que médiateurs, nous facilitons un échange entre agriculteurs et riverains afin d’instaurer un dialogue constructif, mieux faire connaître les pratiques agricoles et explorer des solutions possibles. Nous adaptons le format de la rencontre aux attentes locales, et une enquête peut être réalisée en amont pour recueillir l’avis des riverains.

3

Contenus pédagogiques pour mieux informer agriculteurs et riverains sur ces thématiques

Nous mettons à disposition une sélection de ressources pour favoriser le dialogue territorial et mieux informer sur les pratiques agricoles : guides et fiches explicatives sur les pratiques agricoles et les PPP ; exemples de solutions et alternatives ; chartes de la ruralité et du bien vivre ensemble, etc.

Favoriser le dialogue et le bien vivre ensemble dans les communes

Cette boîte à outils met à votre disposition des ressources pour améliorer le dialogue territorial, mieux informer sur les pratiques agricoles et réduire l’exposition aux produits phytopharmaceutiques (PPP). Elle s’adresse aux communes, mais également à toute personne souhaitant s’informer sur ces thématiques.

4

Accompagnement dans la mise en place de solutions concrètes

Nous accompagnons les communes et les agriculteurs dans la mise en œuvre d’actions pour limiter l’exposition des riverains aux PPP. Grâce à l’appui d’experts, nous identifions les meilleures solutions (plantation de haies, techniques alternatives, mobilisation d’aides financières disponibles, etc.).

Focus sur les publics vulnérables : Nous accompagnons la commune pour identifier les zones fréquentées par un public vulnérable (crèches, écoles, hôpitaux, etc.) situées à proximité de parcelles agricoles. Nous réalisons ensuite une médiation avec les acteurs concernés pour co-construire des solutions adaptées.

Vous êtes intéressé par cette démarche ? Contactez-nous !

Pour plus d’informations, veuillez contacter nos deux chargés de mission :

Iris Szekely

Chargée de mission Dialogue Riverains/Agriculteurs
iris.szekely@collegedesproducteurs.be
+32 (0)492 29 84 61

Patrick Thaon

Chargé de mission Dialogue Riverains/Agriculteurs
patrick.thaon@collegedesproducteurs.be
+32 (0)490 57 55 70

Via le formulaire en ligne

Foire aux questions

Ce projet est-il gratuit pour les communes ?

Oui, l’’ensemble de l’accompagnement proposé est entièrement gratuit pour les communes, car il est financé par le Programme Wallon de Réduction des Pesticides (PWRP).

La commune doit-elle suivre toutes les étapes proposées dans le projet ?

Non, l’accompagnement est entièrement modulable. Il peut s’adapter aux réalités et besoins locaux. Par exemple, une commune ou un groupe d’agriculteurs peut choisir de ne pas organiser de rencontre avec les riverains. La forme de la rencontre peut également varier : réunion d’information et de concertation, visite de ferme, ciné-débat, etc. Il est également possible de se concentrer uniquement sur des solutions concrètes autour d’un lieu sensible (école, crèche) ou d’une situation spécifique/ponctuelle.

Qu’est-ce qu’un produit phytopharmaceutique (PPP) ?

Un PPP est un produit utilisé pour protéger les végétaux : il peut servir à éliminer des champignons (fongicides), des plantes indésirables (herbicides) ou encore des insectes nuisibles (insecticides). Ces produits peuvent être d’origine chimique ou naturelle. Ils sont utilisés par des agriculteurs, des horticulteurs, des gestionnaires d’espaces verts… mais aussi parfois par des particuliers. Pour limiter les risques des PPP sur l’environnement ou la santé, les utilisateurs sont soumis à des réglementations. Pour en savoir plus sur la réglementation (produits autorisés, conditions d’utilisation…), consultez le site Corder.

Quand un agriculteur pulvérise, s’agit-il forcément d’un PPP ?

Non, l’agriculteur peut également pulvériser :

  • des engrais liquides, pour fertiliser les cultures
  • des biostimulants, pour renforcer les plantes
  • des produits alternatifs comme des extraits de plantes ou des micro-organismes également utilisés en agriculture biologique.

Existe-t-il une distance légale minimale à respecter entre une parcelle agricole et une habitation lors de la pulvérisation de PPP ?

Non, la législation ne fixe pas de distance minimale entre une parcelle agricole et une habitation. Cependant, il est vivement recommandé à l’agriculteur de respecter une zone non traitée de 1 mètre pour les cultures basses (céréales, pommes de terre…), et 3 mètres pour les cultures hautes (vergers, houblon).

Bien qu’il n’existe pas d’obligations concernant les habitations, il existe des restrictions concernant des lieux fréquentés par des publics vulnérables ou à proximité des eaux de surface (voir questions ci-après).

Existe-t-il des restrictions à proximité des écoles, crèches ou lieux fréquentés par des publics sensibles ?

Oui, trois types de restrictions sont prévues par la législation :

  • Écoles et crèches : pulvérisation interdite à moins de 50 mètres des limites du terrain pendant les heures de fréquentation.
  • Aires de jeux et de consommation de boissons/nourriture : pulvérisations interdites à moins de 10 mètres. Cependant, cette interdiction ne s’applique pas au-delà de la limite foncière.
  • Maisons de repos, maisons de santé, hôpitaux, institutions pour personnes handicapées : pulvérisations interdites à moins de 50 mètres. De même, cette interdiction ne s’applique pas au-delà de la limite foncière.

Qu’en est-il des distances par rapport aux eaux de surface ?

Les agriculteurs doivent laisser une zone non traitée à proximité des eaux de surfaces (cours d’eau, étangs …), des wateringues, des fossés et autres terrains revêtus non cultivables reliés à un réseau de collecte des eaux pluviales (fossés de bord de route, talus en pente, voiries, trottoirs…). La largeur de cette zone tampon varie selon la zone sensible à protéger, le type de produit et le matériel de pulvérisation utilisé. Elle est généralement comprise entre 1 et 20 mètres, et vise à protéger les milieux aquatiques contre les pollutions. Le long des cours d’eau, un couvert végétal permanent de 6 mètres doit par ailleurs être implanté.

Plus généralement, existe-t-il des restrictions d’usage des PPP dans les espaces publics ou privés ?

Depuis 2019, l’utilisation de PPP est interdite dans tous les espaces publics, comme sur les trottoirs, les bords de routes, dans les parcs publics, les cimetières, les parkings ou encore les places. Cette règle s’applique à tous les gestionnaires de l’espace public, qu’ils soient autorités communales ou sous-traitants, mais aussi aux particuliers. Ainsi, il est interdit d’appliquer des pesticides, par exemple sur le trottoir situé devant son domicile. L’interdiction ne concerne pas uniquement les espaces publics au sens strict. Elle s’étend aussi à tous les parcs, jardins, espaces verts, terrains de sport ou lieux de loisirs qui, bien que privés, sont accessibles au public. Dans certains cas exceptionnels, des dérogations sont possibles après un examen attentif de toutes les options. Des conditions strictes fixées par les autorités régionales sont alors d’application.

Depuis 2020, les particuliers ne peuvent plus utiliser d’herbicides de synthèse (produits chimiques) pour désherber leur propriété (allée de garage, parking, terrasse, gazon, parterres, …).

L’agriculteur peut-il pulvériser le soir ou la nuit ?

Oui, et cela est souvent recommandé. En effet, les conditions sont généralement meilleures tôt le matin ou tard le soir : températures plus basses, humidité optimale, moins de vent, … Ces conditions permettent une application plus précise, une meilleure absorption du produit par les plantes, moins de pertes dans l’environnement et donc, potentiellement, une utilisation réduite de PPP. Cela demande toutefois la compréhension des riverains, car ces horaires peuvent occasionner du bruit.

Des mesures existent-elles pour limiter la dérive des PPP, c’est-à-dire, la quantité de PPP qui est transportée hors de la zone à traiter par l’action de courants d’air pendant le processus d’application ?

Oui, plusieurs obligations techniques s’appliquent aux agriculteurs :

  • Utilisation de matériels ou de techniques anti-dérive (buses, pulvérisateur, haies) qui limitent la dérive d’au moins 50 % (et jusqu’à 90 % selon les produits). Le pulvérisateur est quant à lui contrôlé tous les 3 ans pour vérifier son bon fonctionnement.
  • Interdiction de débuter la pulvérisation si le vent dépasse 20 km/h.

Quelles sont les meilleures conditions pour une pulvérisation qui limite les risques de dérive ?

Les conditions idéales sont une vitesse du vent comprise entre 1 et 10 km/h, une température comprise entre 5 et 20 °C, une humidité relative entre 60 et 95 %. Des conditions trop chaudes et sèches augmentent le risque d’évaporation et de dérive. Si les conditions sont moins favorables, il est recommandé d’utiliser du matériel plus performant (réduction de dérive > 50 %). Des conditions trop humides peuvent, à l’inverse, favoriser le ruissellement et nuire à l’efficacité du traitement.

Existe-t-il des aménagements qui permettent de limiter les effets de la dérive des PPP à proximité des lieux de vie ?

Oui, plusieurs solutions supplémentaires peuvent être mises en place, comme :

  • Haie : elle agit comme une barrière naturelle contre la dispersion des produits, en plus de nombreux autres intérêts qu’elle présente : brise-vent, refuge pour les auxiliaires et pollinisateurs, frein au ruissellement, réduction du bruit, etc. Elle peut être plantée et/ou gérée par la commune, l’agriculteur ou le riverain. Des soutiens financiers existent : consulter Yes We Plant. Pour plus d’infos sur l’installation d’une haie dans son jardin, rendez-vous sur Adalia.
  • Écrans artificiels : si l’implantation d’une haie n’est pas possible, ou qu’une protection est jugée nécessaire en attendant que la haie pousse, des écrans artificiels (type « filet à insectes » ou en tissu) peuvent être installés, agissant comme une barrière perméable contre la dérive de PPP.

Perméabilité des barrières : il est important que les barrières mises en place soient perméables. Elles jouent un rôle de filtre, en laissant passer une partie de l’air. À l’inverse, une barrière imperméable (comme un mur) pourrait, au contraire, favoriser la dispersion des PPP via des mouvements d’air de contournement.

  • Zones non traitées : une zone non traitée d’au moins 10 mètres en bordure de la parcelle permet de réduire la dérive des PPP, une grande partie des dépôts sédimentaires se concentrant dans cette zone. Sur ces zones, peuvent être implantés une bande enherbée, une bande fleurie, un taillis ou encore des cultures peu ou pas traitées. Ces aménagements peuvent cependant générer des pertes économiques pour l’agriculteur.

Contactez-nous pour des conseils adaptés ou pour connaître les aides disponibles. Des fiches techniques destinées aux agriculteurs détaillent ces mesures : consulter la boîte à outils.

Bandes enherbées ou fleuries en bordure des champs ?

Elles ne sont pas là par hasard ! L’agriculteur les a aménagées pour lutter contre l’érosion des sols par ruissellement, favoriser la biodiversité, ou encore protéger les eaux. Elles créent également une distance vis-à-vis des pulvérisations. Il est donc important de les respecter : ne pas marcher dessus, ne pas y jeter ses déchets verts, ne pas tondre, etc. Un geste simple mais essentiel pour que l’agriculteur puisse continuer à les entretenir, à les installer et à percevoir les soutiens financiers qui y sont associés.

N’hésitez pas à nous contacter par email sur dialogue@collegedesproducteurs.be si vous avez d’autres questions ou besoin de précisions supplémentaires.

Ils parlent de nous !

notele.be

Après la polémique des PFAS, les Belges sont de plus en plus attentifs aux rejets de produits dangereux dans la nature dont les pesticides agricoles. (…)

antennecentre.tv

Ce jeudi soir, la commune d’Estinnes a accueilli une réunion entre agriculteurs et riverains et cela dans le cadre des missions de Collège des agriculteurs, une interface entre les producteurs, les pouvoirs publics et les acteurs des filières. (…)

lesoir.be

Pour relancer la communication entre les deux parties, le Collège des producteurs organise des rencontres dans les communes. La première a eu lieu ce jeudi à Estinnes. (…)

lavenir.net

Les habitants de Celles plus exposés aux pesticides ? “Œuvrer pour améliorer le vivre-ensemble entre agriculteurs et riverains” (…)