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Synthèse des points d’attention – Janvier 2022

Pour le secteur des grandes cultures :

  • Les cours du froment et de l’escourgeon ont diminué par rapport à décembre :
    – 7,5 % pour le froment et – 10% pour l’escourgeon. Ils restent très élevés : + 14 %  pour le froment et + 17 % pour l’escourgeon, par rapport à janvier 2021.

    • La cotation de maïs a augmenté de 13 % par rapport à janvier 2021.
    • Le prix des céréales bio et de l’orge de brasserie reste stable.
    • Les cours du colza grimpent : + 3 % par rapport à décembre 2021 et + 78% en un an.
    • La hausse du prix des engrais chimiques se poursuit.

Pour les secteurs avicoles et porcins :

  • Secteur avicole :
    • Main d’œuvre : Taux d’absentéisme très élevé dans les abattoirs et jamais atteint de cette manière depuis le début du Covid.
    • Poulet standard : Forte montée du prix du marché permettant de ramener de la rentabilité dans les fermes, mais impactant les abattoirs qui ont des difficultés à répercuter cette hausse auprès de leurs clients.
    • Œufs : pas d’observation de revalorisation du prix des œufs, comme attendu (voir NT27). Pour les œufs plein air, l’inquiétude est renforcée par le risque de perte du code 1 dès le mois de mars (confinement grippe aviaire) et en conséquence, la baisse des prix par les centres d’emballage.
    • Poulet biologique : augmentation du coût citée de l’ordre de 20% pour une des filières, faisant craindre une diminution d’achat par les ménages déjà observée.
  • Secteur porcin :
    • Beaucoup d’absentéisme également dans les abattoirs et ateliers de découpe.
    • Surproduction mondiale. Trop d’offre en viande et prix bas impactant le prix payé à l’éleveur, alors que le coût des aliments continue à grimper.  Pour pallier à ce problème, une diminution de 10% de la production se met en place en Belgique et Europe.
    • Les porcelets commencent à manquer, mais le contexte du prix du porc bas pour les semaines à venir ne permet pas d’entrevoir une remontée du prix des porcelets.
    • La PPA est arrivée en Italie, ce qui risque de perturber encore plus le marché européen.
    • Certains transformateurs enregistrent une diminution de leur chiffre d’affaire de 40%, suite à la diminution des commandes des restaurants, en raison des conséquences de l’obligation du CST.
  • Pour le secteur bovins viande :
  • Le prix vif des vaches viandeuses et réformes laitières augmente, car il y a moins de disponibilités.
  • Le prix carcasse des mâles de moins bonne conformation augmente depuis le printemps 2021, suite à un effet de rattrapage du prix des BBB en forte augmentation.
  • Le prix vif des veaux a bien augmenté en 2021, à l’inverse des veaux laitiers.
  • Un besoin de revalorisation des prix de la viande pour les transformateurs continue à se faire ressentir.
  • On observe une augmentation des abattages entre nov./déc. 2021 et nov./déc. 2020, surtout via les taurillons conformés.
  • En décembre, les prix de la viande bovine ont augmenté suite à l’augmentation de la demande. Dans les mois qui viennent, ces prix pourraient jouer en sa défaveur, car les consommateurs, dont le pouvoir d’achat diminue, pourraient se tourner vers des viandes moins chères.
  • Une projection européenne sur 10 ans (2021-2031) établit une baisse de 8% de la production et de 7 % de la consommation. Par contre, la viande de laboratoire ne serait pas compétitrice des viandes traditionnelles et les alternatives végétales seraient quant à elles amenées se développer.
  • L’augmentation des coûts de production continuant à augmenter, la rentabilité des engraisseurs se dégrade.

Pour le secteur bovins lait :

  • La production laitière en Belgique en novembre 2021 s’élève à 324 millions de litres, soit une diminution de -2,3% par rapport à celle de novembre 2020.
  • La production laitière en Wallonie est en baisse constante : -7,3% en novembre 2021 par rapport à novembre 2020 (-2,3% pour la Belgique) et -1,7% sur les 11 premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2020.
  • Le prix moyen du lait aux producteurs belges est toujours à la hausse pour atteindre 42,1 €/100L pour le lait conventionnel et 49,4 €/100L pour le lait bio en novembre 2021. Cependant, la Commission européenne prévoit un ralentissement de cette hausse dans les prochains mois lié à la diminution de la demande chinoise et de certains pays dont la demande est fort dépendante du prix.
  • Les cours mondiaux du beurre et des poudres de lait sont à nouveau en hausse : +15% pour le beurre et +7% pour la poudre de lait écrémé sur les 6 dernières semaines (décembre 2021 – janvier 2022).

Pour le secteur des pommes de terre :

  • Prix soutenus des pommes de terre sur le marché à terme, en raison de la forte demande de l’industrie de la transformation et du négoce intermédiaire. Les acheteurs ne semblent cependant pas trouver les volumes souhaités, suite à la demande mondiale soutenue de produits finis et la baisse de production en Europe de l’Ouest. En Belgique, on note une offre réduite pour les marchés industriels et l’export. Les acheteurs proposent aussi des prix plus élevés aux producteurs.

Pour le secteur de l’horticulture comestible :

  • Très bons prix pour les poires mais catastrophiques pour les pommes (les prix belges se positionnent juste devant la Pologne et la Roumanie).

Pour le secteur de l’horticulture ornementale : peu d’évolution par rapport à la précédente note : la période est calme.

  • Bilan de la vente des chrysanthèmes : plutôt bon.
    • Arbres fruitiers : présence de stock restant chez les revendeurs (forte diminution de vente auprès des particuliers par rapport à l’automne 2020 en raison du temps pluvieux).
    • La douceur des températures de fin décembre pourraient amener une ouverture précoce des bourgeons. Les pépiniéristes craignent la survenance de fortes gelées qui pourraient impacter la production.
    • En sapins de Noël : saison commerciale 2021 positive mais le prix est trop bas, dans un contexte de concurrence danoise, d’augmentation du prix des entrants et de difficulté à trouver de la main-d’œuvre saisonnière.

Pour le secteur ovin et caprin :

  • Caprins : Rentabilité des exploitations laitières et caprines à la baisse. Selon l’Institut de l’Elevage (France), le coût de production a augmenté de 4,5%. Pour une juste rémunération des éleveurs, le prix devrait croître de 5,5%.
  • Ovins viandes :
  • Janvier 2022 : disponibilité en viande d’agneau particulièrement manquante, suite à une météo anormalement humide et froide (=frein à la production à contre-saison) et une disponibilité limitée en viande ovine importée (effet Brexit, …).
  • Impact fort de cette disponibilité sur le prix de la viande importée.
  • Nécessité pour les éleveurs ovins wallons d’augmenter le prix de vente, afin de pallier à l’augmentation du prix des aliments durant cette période hivernale. La disponibilité limitée en viande ovine importée et son impact sur le prix de la viande ovine UE pourrait aider le secteur ; les acheteurs (distribution) pourraient en effet privilégier la viande wallonne.

Pour le secteur Bio et les circuits courts :

  • Selon les acteurs du secteur bio contactés, les tendances sont diverses : diminution, maintien ou augmentation des ventes.
  • Impact de l’augmentation du coût de l’énergie limité pour le moment et pas directement répercuté sur les prix de ventes à la production, à la distribution et à la consommation. Les prix augmentent en poulets de chair bio (hausse du coût des aliments). Le coût des engrais et amendements utilisés en bio augmentent aussi mais cela reste gérable. Les marchés des fientes et des fumiers sont tendus.
  • Viande bovine : la demande et le prix semblent se maintenir.
  • Fruits et légumes :
  • Marché européen : prix stables et disponibilité présente, mais qualité un peu moins bonne.
  • Marché ultra-local : disponibilité en légumes semblant beaucoup plus limitée en cette saison.
  • Circuits intermédiaires : quantité et qualité en produits locaux bons et ventes directes vers les GMS soutenues. Recherche des consommateurs vers des fruits et légumes de base moins chers (carottes, pommes, poires), semble-t-il.
  • Selon la mercuriale de Biowallonie du mois de janvier, la majorité des prix se stabilisent par rapport aux prix de décembre. Toutefois, au niveau des céréales alimentaires, on observe une diminution du prix du froment panifiable, En céréales fourragères, on observe une légère augmentation du prix du maïs uniquement (+9 €/t).
  • Poulet de chair : 2022 risque d’être une année difficile (entrée en application du nouveau règlement européen et hausse du coût de l’alimentation). Estimation d’une hausse de +-20% du coût de production qui est en partie répercutée par les distributeurs sur le prix de vente final au consommateur. Constats de diminution de la consommation depuis septembre pour certaines filières (fermetures de poulaillers envisagées sur le moyen terme) alors que d’autres acteurs du secteur évoquent une situation qui tend à se stabiliser au niveau des ventes avec recherche de nouveaux éleveurs.
  • Lait bio : augmentation légère dans certaines laiteries..

Prochaine PAC : les aides PAC sont à prix constant alors que l’inflation est importante ; leur pouvoir d’achat va donc baisser.

A propos

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base

  1. d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
  2. de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.

Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Méthodologie

L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.

Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.

Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.

Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :

  • Evolution des prix
  • Evolution des quantités vendues
  • Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
  • Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
  • Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).

Sources

Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.

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Le Collège des Producteurs