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Le renouvellement des générations constitue une véritable préoccupation pour le secteur agricole. Selon l’état de l’agriculture wallonne, le nombre d’exploitations a diminué de 56% en 30 ans et 68% des exploitants agricoles wallons ont plus de 50 ans. Parmi ceux-ci, seuls 22% déclarent avoir un successeur connu.  

L’enquête réalisée par le Collège des Producteurs en collaboration avec les organisations agricoles wallonnes a comme objectif de mettre en avant les attentes et difficultés des récents et futurs installés en agriculture, de définir les points à améliorer dans l’accompagnement spécifique à la reprise des fermes et de mieux cerner l’importance et les spécificités des installations à temps partiels, sous forme de société et de personnes non issues du milieu agricole (NIMA). 

Quels sont les constats de l’enquête ? 

70% des reprises se font dans le cadre familial. Dans 90 % des cas le repreneur continue les activités de l’exploitation (70%) ou ajoute une spéculation ou une diversification aux activités déjà présentent sur la ferme (20%). 

Les principales difficultés rencontrées par les répondants concernent les aspects financiers, les calculs de rentabilité et la complexité administrative. Lorsque la reprise se fait en-dehors du contexte familial, et qu’il faut acheter une exploitation, s’ajoute l’insuffisance de la diffusion des offres de vente et l’accès à la terre, d’autant plus difficile. Les répondants non issus du milieu agricole (10% des répondants) relèvent la méfiance des cédants à leur égard et la nécessité de se former de manière continue. 

Les attentes des répondants par rapport aux services d’accompagnement à la reprise concernent principalement des conseils pour faire l’ensemble des démarches administrative avec si possible une personne référente pour chaque exploitation. La demande en conseils pointus au niveau financier, calcul de rentabilité et faisabilité d’un projet et concernant la création de mécanismes de mise en contact des cédants et des repreneurs potentiels est également à mettre en avant. 

Des pistes de changement ? 

Les installations à temps partiel

39% des répondants récemment installés le sont à temps partiel. Les modalités de répartition du temps de travail sur l’exploitation sont très diverses, allant d’un jour par semaine à un peu tous les jours. 43% des répondants envisagent ce temps partiel de manière temporaire dans l’attente d’un revenu suffisant pour vivre pleinement de leur activité agricole. D’autres activités agricoles ne nécessitent pas nécessairement un temps plein (poulailler, ferme de cultures, …). 

Les installations en société

L’association semble une bonne alternative afin de résoudre certaines attentes des jeunes agriculteurs : meilleure répartition de la charge de travail, meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale, partage des coûts.  

Dans les faits, seuls 18% des répondants travaillent en association (souvent des SPRL ou des associations de fait). Si les répondants sont très conscients des avantages du travail en société, ils citent également deux freins très forts : la prise de décision à plusieurs et le partage d’une même vision sur l’exploitation. En effet, ces deux freins sont à l’opposé des valeurs principales qu’ils défendent en tant que chef d’exploitation : être son propre patron et la passion du métier. 

L’installation des personnes non issues du milieu agricoles (NIMA)

Les NIMA représentent 10% des répondants. Ils sont confrontés à des difficultés spécifiques de formation continue – du fait qu’ils n’ont pas le « background » des enfants d’agriculteurs -, de confiance des cédants et du monde agricole en général sur leurs compétences, de capital d’investissement et de faisabilité des projets. 

En conclusion, afin que ces types d’installations deviennent partie de la solution, la sensibilisation et l’accompagnement spécifique doivent s’accentuer et nécessitent des moyens supplémentaires. 

Contact presse :

Le Collège des Producteurs