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C’est par cette phrase que Philippe Baret conclu sa présentation sur la thématique du jour :
« Quelle place pour l’animal dans le système agricole et dans le système agricole bio ? »

Le soleil est au rendez-vous et l’appel des champs en a détourné certains de ce rendez-vous bisannuel incontournable qui mêle politique, éthique et engagement. Les habitués sont là, piliers séculaires du bio wallon, et quelques nouvelles têtes apparaissent également, poussés par la curiosité ou l’envie d’échanger. C’est le printemps !

L’Assemblée commence par les formalités d’usage : approbation du PV de la dernière réunion, choix d’un président de séance, informations générales sur les activités du Collège ; pour ensuite aborder les points d’actualités : les projets de recherche bio lancés récemment, les plans de filières, la formation, la promotion du secteur envisagée cette année, les discussions réglementaires en cours et les dossiers polémiques préparés. Un sondage est réalisé pour connaitre l’avis de l’assemblée sur l’utilisation d’un budget complémentaire pour la promotion du secteur en 2023 : quelles actions faut-il renforcer ? Il y a-t-il d’autres idées ou envies pour la promotion du secteur ? Les avis partagés contribueront à l’orientations des actions de promotions en 2023.

Après une courte pause, notre hôte du jour prend la parole pour aborder la thématique choisie par les agriculteur.ice.s représentants au Collège : dans une mouvance sociétale flexi-végétarienne et des préoccupations environnementales grandissantes, quel est la place de l’animal dans le système agricole et dans le système agricole bio en Wallonie?

Philippe Baret rappelle le fonctionnement historique du réacteur agricole qui, grâce à l’énergie solaire, converti minéraux et matière organique en nourriture animale et végétale par l’intermédiaire de cycles. Ces cycles ont étés détournés par l’introduction des engrais azotés de synthèse et par la spécialisation, impactant négativement la biodiversité et le climat.

Ors l’azote et la biodiversité sont les limites planétaires les plus dépassées actuellement. Replacer l’animal dans le système et diversifier ses activités semble donc pertinent mais à quelle échelle ? au niveau de la ferme ? d’une commune ? de la Wallonie ? de l’Europe ? La question reste ouverte. A ce sujet un participant partage son expérience en maraichage couplé à de l’élevage ovin et porcin, et sur les avantages et inconvénients de ce type de système. Une autre participante fait part d’un besoin d’information et d’accompagnement pour la mise en place de ce type de système à une échelle locale. Des échanges s’en suivent sur la pertinence des digesteurs qui fournissent à la fois énergie et matière organique mais posent d’autres questions telle que l’utilisation des terres agricoles pour des cultures dédiées. Concernant le bio, la problématique des pesticides est évoquée et discutée en regard de l’émergence d’alternatives telles que l’agriculture régénérative, l’agroécologie et l’agriculture de conservation.

Le futur est alors abordé et différents scénarios présentés. Tous s’accordent sur une chose : partant d’un régime alimentaire équilibré pour la population, l’utilisation des terres pour produire cette nourriture de manière durable et autonome impliquerait une diminution des superficies de prairies. Ces terres pourraient être converties en forêt ou en zones arbustives (mais cela impliquerait alors une diminution de la biodiversité). Les chiffres présentés sont à prendre avec prudence mais cela reste néanmoins interpellant.

Après une séance de questions-réponses en plénière, les discussions sur ce sujet passionnant se sont poursuivies autours d’un lunch convivial, bio et local !

Rendez-vous en novembre pour la prochaine Assemblée…

Le Collège des Producteurs