Le 19 avril 2024 a eu lieu l’Assemblée générale du Comité du Lait. Cela a été l’occasion de fêter les 60 ans du Comité du Lait et de remercier le Directeur sortant Emile Piraux et la Directrice adjointe, Annette Königs, qui prennent leur pension en novembre 2024. Cet évènement a permis de retracer l’histoire du Comité du Lait et de donner la parole aux représentants du secteur laitier.
Après le mot d’introduction du Président du Comité du Lait, Monsieur Diet, Emile Piraux présente l’histoire des 60 ans d’existence du Comité du Lait sous forme d’une vidéo visible sur le site du CdL. Ensuite, il présente quelques chiffres du rapport d’activités. Depuis 2000, le nombre de fournisseurs de lait a diminué de -65% pour atteindre 2.459 en 2023. Sur le même période, le volume de lait collecté en Wallonie a augmenté de +12% atteignant 1,3 milliards de litres en 2023. 1 million d’échantillons ont été analysés en 2023 dont 1/3 pour des analyses officielles. Le lait wallon reste de bonne qualité. A côté de ces analyses, 3.513 audits de différents cahiers des charges ont été réalisés et 4.879 inspections et testages des équipements.
Lien Callewaert, Directrice de la Confédération Belge de l’Industrie Laitière (CBL) a d’abord mis l’accent sur les résultats atteint aujourd’hui par le secteur laitier. (1) Un lait de haute qualité produit en Belgique et en Wallonie. (2) Des recommandations alimentaires qui reconnaissent l’importance du lait et des produits laitiers dans une alimentation équilibrée. (3) Un taux de pénétration des produits laitiers auprès des consommateurs compris entre 74 et 88% en fonction des produits. (4) Un monitoring de la durabilité et une diminution de l’empreinte carbone du lait cru de -30% depuis 2000.
Elle explique ensuite les défis auxquels est soumis le secteur : garder le haut niveau de qualité atteint, contribuer à atteindre les objectifs climatiques de la Wallonie (-55% des GES en 2030 et -80 à 95% en 2050), tout en continuant à progresser dans les 3 piliers de la durabilité. Le renouvellement des générations est également un défi cité par Lien Callewaert. Par ailleurs, il est essentiel de communiquer sur l’importance des produits laitiers dans un régime flexitarien bien équilibré.
Par ailleurs, les opportunités de développement sont bien présentes avec une demande mondiale supérieure à l’offre.
Anne Reul, Directrice de la FEVIA-Wallonie (Fédération de l’industrie alimentaire belge) insiste sur le lien fort entre l’industrie alimentaire et les producteurs car elle utilise des matières premières agricoles. Elle explique également que l’indice des prix à la production de l’industrie agro-alimentaire n’a pas suivi la hausse de l’indice des prix des matières agricoles, entrainant, depuis plusieurs années, une diminution des marges de l’industrie agro-alimentaire.
Anne Reul met également en avant le pouvoir de négociations disproportionné des distributeurs.
Anne-Catherine Dalcq, jeune agricultrice, présente ensuite les enjeux et défis du secteur laitier selon le point de vue des organisation agricoles (Bauernbund, FJA, FUGEA et FWA). Elle explique que les manifestations des jeunes agriculteurs de ces dernières semaines expriment un grand désarroi lié aux difficultés de renouvellement des générations, à la nécessité absolue de réaliser une simplification administrative et d’avoir des normes environnementales cohérentes avec la réalité agronomique. Les agriculteurs sont conscients des défis environnementaux et climatiques et cherchent à s’adapter mais cela nécessite des investissements qui ne sont pas toujours réalisables. En effet, le revenu des agriculteurs reste très faible. En moyenne sur les 10 dernières années, il atteint moins de 50% du revenu comparable (revenu brut des salariés non agricole). Par ailleurs, l’augmentation le prix du lait reste inférieur à l’augmentation des coûts de production. D’autres enjeux sont également importants comme l’accès au foncier, une juste rémunération des services environnementaux rendus par les agriculteurs, les clauses miroirs dans les accords internationaux, …
Enfin, le Directeur entrant du Comité du Lait, Jean-François Heymans, explique qu’il souhaite poursuivre la ligne directrice du Comité du Lait : maintenir et développer une approche humaine et personnalisée, un service de qualité, fiable, adapté aux besoins, visant l’excellence. Cela se fera au travers de 3 axes : (1) le renforcement et le développement du CdL, (2) le renforcement des services aux acteurs de l’interprofession laitière, (3) le développement des services pour les acteurs de la transformation alimentaire, en particulier via le labo Agrolab et la certification de cahiers de charges.
L’après-midi se termine par un échange de points de vue entre les Ministres présents, le Bourgmestre de Herve et le Vice-président du Comité du Lait.
Retrouvez toutes les présentations et le rapport d’activités du Comité du Lait sur le site du CdL.