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Bonjour Julien, peux-tu te présenter brièvement, en dire plus sur ton rôle au sein du Collège des Producteurs ainsi que dans l’organisation de ce type d’événement ?

Chargé de mission pour le secteur des grandes cultures au Collège des Producteurs, je m’investis dans le développement des filières qui y sont associées, en mettant particulièrement l’accent sur les céréales alimentaires. Nous examinons de près les céréales destinées à être valorisées dans les brasseries, boulangeries, biscuiteries et pour la production de pâtes alimentaires.

Quel a été le catalyseur qui a incité à organiser la “Rencontre des acteur.rice.s de la filière céréales panifiables” et comment cet événement contribuera-t-il au développement de la filière en Wallonie ?

Il y a deux éléments majeurs à mentionner :

1 – L’actuel financement du projet ValCerWal, dirigé par l’équipe de Bruno Godin au CRA-W, vise à améliorer la valorisation des céréales wallonnes, notamment le froment, l’épeautre, le blé dur et l’orge brassicole. L’objectif est d’aligner davantage les attentes de l’industrie et des transformateurs en circuit-court (panifiable, pâtes alimentaires, brasserie) sur des critères objectifs de qualité des céréales produites en Wallonie.

Diverses techniques de tri des céréales seront expérimentées pour améliorer la qualité technologique de la matière première et réduire les risques sanitaires liés aux impuretés et contaminants. Ce projet évaluera le bilan technique et économique de différentes méthodes modulables de tri, visant à répondre aux attentes des acteurs des filières céréalières et à générer une plus grande valeur ajoutée. À terme, cette étude fournira aux différentes filières céréalières des informations concrètes sur les méthodes de tri à adopter en fonction des situations rencontrées, tout en assurant une valorisation optimale des céréales wallonnes.

2 – Le deuxième appel à projet de relocalisation lancé par le ministère de l’environnement en 2023 a alloué 45 millions d’euros à 57 projets retenus, dont la plupart concernent la valorisation alimentaire des céréales. Ainsi, une équipe de chercheurs se consacre entièrement à l’étude technique et technologique d’une meilleure valorisation des céréales alimentaires, tandis que simultanément, un soutien important des pouvoirs publics finance de nombreuses infrastructures travaillant sur ces céréales.

La genèse de cet événement découle de la nécessité d’encourager les acteurs de la première transformation à se fournir en matières premières locales.

Peux-tu nous expliquer en quoi la production de céréales panifiables et biscuitières de haute qualité en Wallonie est une réalité, et comment les appels à projets de relocalisation financés par la Région Wallonne soutiennent ce développement ?

Le pédoclimat wallon se prête parfaitement à la culture de céréales alimentaires de haute qualité. Plusieurs filières valorisent déjà ces céréales, que ce soit dans le secteur brassicole, boulanger, biscuitier ou de la production de pâtes alimentaires. Cependant, ces filières demeurent minoritaires, avec une estimation de seulement 10% de valorisation de nos céréales en alimentation humaine. Les appels à projets en faveur de la relocalisation témoignent clairement de la volonté politique de renforcer la production locale de notre alimentation.

Chacun des acteurs de la filière, des agriculteurs aux boulangers, semble avoir un rôle crucial dans cet écosystème. Comment cet événement facilitera-t-il la collaboration et l’échange entre ces différents maillons de la chaîne d’approvisionnement ?

Cet événement a offert l’opportunité à des meuneries, déjà approvisionnées en matières premières locales et de tailles diverses, de présenter leur réalité de travail et leur expérience. L’objectif était d’inspirer les porteurs de projets présents. Parallèlement, les rencontres entre les acteurs d’une même filière ont permis à chaque maillon de collaborer avec ses partenaires commerciaux directs, d’en rencontrer de nouveaux et surtout, de voir au-delà des maillons avec lesquels il interagit habituellement. Comprendre la réalité de chaque acteur favorise une meilleure compréhension des enjeux, conduisant ainsi à des relations commerciales plus efficaces.

Le programme de l’événement comprend des présentations, des tables rondes et une bourse aux échanges. Peux-tu expliquer comment ces différentes activités aideront les participants à mieux comprendre les défis de la filière et à trouver des solutions concrètes pour les surmonter ?

Pouvoir évoquer les obstacles rencontrés lors du développement d’un projet permet d’identifier des leviers potentiels. Les tables rondes avaient pour objectif d’inspirer, de trouver des solutions et d’échanger sur des bonnes pratiques.

La réalisation que travailler avec des matières premières locales fonctionne, illustrée par des exemples concrets, peut être le déclic qui manquait à certains pour se lancer.

En invitant différents acteurs de la filière, des agriculteurs aux boulangers, comment espères-tu créer des synergies et des opportunités de collaboration au sein de la communauté impliquée dans la production de céréales panifiables en Wallonie ?

Participer à cet événement signifiait offrir la possibilité de rencontrer des partenaires commerciaux impliqués dans le travail des céréales locales. L’information n’est pas toujours facile à trouver en se contentant de recherches sur internet. Il est nécessaire de rencontrer directement les artisans, producteurs, transformateurs, etc. Cet événement a facilité l’interaction entre tous ces maillons dans l’espoir de favoriser des échanges commerciaux et la création de valeur ajoutée.

Enfin, peux-tu partager quelques exemples concrets d’initiatives ou de partenariats fructueux qui ont émergé et comment cela a eu un impact positif sur la filière des céréales panifiables en Wallonie ?

Pendant l’événement, nous avons eu la chance de compter parmi nous l’Institut Sainte-Anne de Florenville et La Boulangerie Belge et Bio, formant ainsi un exemple concret de partenariat qui a débuté lors d’une rencontre lors d’un événement du Green Deal Cantines Durables.

Dans le cadre de leur engagement, l’ISA a tiré parti du coup de pouce « Du local dans l’assiette », facilitant l’achat de produits locaux. Cela a permis à l’école d’offrir désormais à ses élèves une baguette qualitative, locale, bio, au levain. La collaboration avec La Boulangerie Belge et Bio, une entreprise fondée en 2022 utilisant exclusivement des farines locales sans additifs, a été revue grâce aux conseils de la Cellule Manger Demain. Des visites à l’atelier de boulangerie ont permis des tests approfondis, renforcés par le « Coup de Pouce équipement », facilitant l’achat d’un congélateur pour une gestion plus efficace des stocks et la réduction du gaspillage alimentaire.

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Le Collège des Producteurs