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Synthèse des points d’attention – Décembre 2020

CONSTATS GÉNÉRAUX :

  1. Il existe toujours des tensions au niveau personnel dans différents secteurs. Les malades et les quarantaines obligatoires impactent de façon variables les différents secteurs sans toutefois à l’heure actuelle poser de problème majeur. A noter qu’en ferme, l’augmentation des contaminations COVID de producteurs est plus importante qu’au printemps.
  2. La situation de la volaille standard s’aggrave encore. En sus de la diminution continue des prix (60 cents/kg poids vif) liés notamment à des stocks importants, l’apparition de la grippe aviaire dans une exploitation en Flandre fait perdre à la Belgique son statut ‘indemne’ avec comme répercussion, un possible embargo, des pratiques de « désserage » suspendues. Une diminution des mises en place de poussins devient une nécessité absolue. Par ailleurs, les difficultés financières des couvoirs (majoritairement situés en Flandre) sont potentiellement impactantes pour les élevages wallons.
  3. Les production de poules pondeuses de plein air sont impactés par les mesures de confinement liées à la grippe aviaire. Il faudrait aussi pouvoir maintenir le code 1 sur les boites d’œufs provenant de ces élevages afin de ne pas engendrer un déclassement de la valeur.
  4. La situation du secteur porcin continue également à s’aggraver avec des situations de prix producteurs qui n’ont jamais été rencontrées par les acteurs. Les naisseurs et naisseurs/engraisseurs sont encore plus impactés.
  5. Dans le secteur bovin, la fermeture de l’HoReCa impacte les bouchers fournisseurs des restaurants. Les règles annoncées pour les fêtes (bulle d’1 personne max) vont peut être avoir un impact sur les commandes des bouchers et traiteurs ainsi que pour certains produits festifs très difficiles à écouler pour de petites tablées. Au niveau des opérateurs de vente directe, le boost de commandes connu lors du premier confinement n’a pas eu lieu lors de ce second confinement ; on remarque toutefois une augmentation vers la distribution de l’ordre de 5 à 15% en volume. Les opérateurs veulent rester optimistes et pensent que les fêtes devraient engendrer une augmentation de la demande en viande bovine.
  6. Le secteur laitier ne connait pas non plus actuellement d’engouement spécifique au niveau achat. La production laitière belge continue elle d’augmenter de manière beaucoup plus importante que dans le reste de l’UE alors que la demande a fortement ralenti. Cette situation préoccupe l’industrie laitière belge qui craint de ne plus être à même d’absorber cette augmentation de la production. Certains acteurs craignent que la situation n’engendre de nouvelles baisses du prix du lait en 2021. Le prix du lait est toujours bas (32.6€/100l) avec des coûts de productions qui vont encore augmenter avec l’achat de fourrage pour l’hiver (réserve déjà bien entamée dû à la sécheresse).
  7. L’arrachage des pommes de terre est terminé. La conservation des lots pose maintenant quelques interrogations : la suppression de l’antigerminatif (CIPC) demande de nouvelles pratiques et des acteurs font part de certains lots qui germent et qui ne seront plus propice à la consommation ; d’autres acteurs font part de l’apparition d’un nouveau virus : Yntn qui crée une nécrose annulaire superficielle du tubercule.
    Sur le marché du frais, les lots de pommes de terre de qualité telle que Nicola ou Charlotte s’écoulent entre 25 et 35€/q. Les chairs tendres quant à elles se vendent entre 10 et 15€/q en fonction de la qualité. Pour ce qui est du marché industriel, seuls les contrats sont honorés ; l’industrie fonctionne à 75-85% de sa capacité et une série d’usines belges sera fermée du 18 décembre au 4 janvier (du jamais vu).
  8. En horticulture ornementale, l’effet du deuxième confinement n’a pas eu trop d’impact sur le secteur. On a même observé une augmentation de fréquentation des magasins horticoles début novembre. La demande est forte en pépinière avec une demande accrue en arbres fruitiers et plants pour les haies. Ceci occasionne même une pénurie chez les producteurs.
    Le secteur du sapin de Noël a lui connu une période très compliquée durant ce deuxième confinement. Les exports belges sont majoritairement vers la France qui était également confinée. Le décret du 19/11/20 permet à nouveau la commercialisation des sapins en France. Tout le secteur a dû se réorganiser y compris au niveau de la main d’œuvre. Le marché belge ne semble pas trop affecté mais les circuits de distributions habituels ont été modifiés.
  9. Au niveau des circuits courts, certains producteurs en légumes plein champ en moyenne surface expriment des craintes quant à la compétition et à la saturation du marché intérieur belge : ils ne peuvent plus s’aligner sur les prix.
  10. Au niveau du suivi des prix GMS : « Le coronavirus fait grimper en flèche les prix à la consommation » Retail Detail 19-11-20

Deux économistes de la Banque nationale de Belgique, ont étudié l’impact de la crise du coronavirus sur les prix à la consommation. Elles ont ainsi constaté une forte augmentation des prix au printemps, en particulier pour les aliments frais. L’interdiction des promotions par les gouvernements en mars pour éviter la thésaurisation, et les difficultés d’approvisionnement dues aux restrictions de voyage, ont été à l’origine des hausses de prix. En septembre, les fruits, les légumes, la viande et le poisson étaient en moyenne 7,2% plus chers qu’un an plus tôtLe prix des aliments transformés a augmenté de 2,1%.

L’indice officiel des prix à la consommation estime l’inflation à 0,5% pour la période de février à juillet. Cependant, selon les responsables de l’enquêtel’inflation réelle est plus élevée, atteignant 0,7%.

  • Selon l’enquête de conjoncture (enquête Fevia en ligne du 26/10 au 05/11/2020) sur l’impact économique de la crise COVID-19 la Fevia a pu mettre en évidence :
    • Aujourd’hui :
      • 3 entreprise sur 4 ont une activité économique inférieure à ‘ la normale ‘. L’impact (pondéré) est estimé à -8.8% en moyenne et un quart des entreprises a un problème de liquidité.
  • Sur l’année :
    • 80%des entreprises prévoient un chiffre d’affaire annuel inférieur à ‘la normale’. La baisse serait de 7% en moyenne (pondéré).
      • Baisse des ventes dans l’HoReCa -32%
      • Baisse des ventes « foodservice » -15%
      • Faiblesse des exportations -23%
    • Demain :
      • 2 entreprises sur trois s’attendent à ce que l’activité économique soit toujours en berne dans les 6 prochains mois. Le CA du secteur serait inférieur de 5.7% par rapport à une période normale

A propos

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base

  1. d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
  2. de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.

Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Méthodologie

L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.

Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.

Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.

Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :

  • Evolution des prix
  • Evolution des quantités vendues
  • Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
  • Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
  • Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).

Sources

Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.

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Le Collège des Producteurs