Synthèse des points globaux
- La période de la présente note a été marquée par une expression forte des difficultés des agriculteurs en Wallonie, en Belgique et en Europe qui a conduit à de nombreuses mobilisations. Ces difficultés ont trait à la simplification administrative, à un revenu non décent mettant en péril la durabilité de l’activité ainsi qu’à différents niveaux de concurrence déloyales sur l’importation de biens alimentaires. Différentes initiatives de Taskforce ont été mis en œuvre à l’échelle fédérale et régionale pour travailler à des solutions court terme et moyen termes sur ces problématiques. A l’occasion de la présidence belge du conseil européen, différents chantiers sont également en travaux à l’échelle de l’Union. Les points majeurs de travaux sont synthétisés ci-dessous.
- À l’échelle fédérale, 10 paquets de mesures à court terme ont été retenues :
- Indicateurs pour la transparence/volatilité des prix et des marges dans la chaîne (par filière) ;
- Organisations de branche et activation/mise en place de codes de bonnes conduites ;
- Renforcement de l’observatoire des prix ;
- Interdiction de la vente à perte pour le secteur primaire dans le cadre de la liste grise de la directive sur les pratiques déloyales ;
- Amélioration des performances des services d’inspection économiques ;
- Création d’une fonction ombudsman ;
- Sensibilisation des consommateurs et campagne marketing sur l’étiquetage et le local ;
- Valorisation des initiatives existantes en matière de Fairprice label.
- La simplification administrative a fait l’objet d’un premier accord en Wallonie sur 45 mesures en concertation entre le gouvernement de Wallonie et les organisations agricoles.
- A l’échelle européenne, le Conseil des Ministres de l’Agriculture et la commission ont annoncé différentes mesures dont notamment relatives aux points suivants : les 4% de jachères non productives, les quotas par rapport à l’Ukraine, les produits phytosanitaires et les trajectoires environnementales, la simplification de la PAC. Le Conseil a aussi insisté pour que soient étudiés les moyens d’améliorer la situation des agriculteurs sur le moyen à long terme, y compris leur position dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire
- En regard des importations massives et déstructurantes de certains produits Ukrainien, la commission européenne propose un système de freinage d’urgence automatique pour certains produits sensibles ; toutefois, la CE fixerait des seuils au-delà desquels les droits de douane seraient réinstaurés, basés sur les niveaux d’importations moyens des années 2022-2023, niveaux bien supérieurs de ceux avant la guerre en Ukraine. De plus, ni les céréales, ni les oléagineux ne sont pris en compte dans les propositions. Ils créent pourtant des tensions dans les pays limitrophes de l’Ukraine (dont Pologne et Roumanie). Par ailleurs, les betteraviers (confédération générale de la betterave) informent que le mécanisme mis en place par la CE est trop complexe et trop tardif ; d’ici la prolongation de l’accord commercial, les importations avoisineraient les 700 000 to pour la campagne en cours, contre 20 000 to avant la guerre (source : les Marchés).
- Les efforts de l’Agrofront ont abouti à faire retirer l’agriculture de la nouvelle loi fiscale qui allait à nouveau entraîner des charges administratives supplémentaires pour les agriculteurs. Cette nouvelle loi obligera les locataires de biens immobiliers à fournir des informations sur leurs biens pris en location.
- Le cours des graines de soja à Chicago est en baisse car le stock des USA est supérieur en 2024/2025 à celui de 2023/2024 (12 mto contre 8,5 mto). Le ratio prix soja/maïs est favorable au soja, prédisant des assolements 2024 en augmentation (source : Les Marchés).
A propos
Les éléments présentés dans le document sont établis sur base
- d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
- de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.
Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.
Méthodologie
L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.
Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.
Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.
Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :
- Evolution des prix
- Evolution des quantités vendues
- Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
- Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
- Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).
Sources
Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.