- Les prix des porcs et volailles standards continuent de baisser. Par rapport à la semaine dernière il a encore chuté de -4% en une semaine (-5 cents). La chute des prix des œufs est vertigineuse : – 50% (œufs à couver) à – 83% (œufs en casserie) et le prix du poulet a diminué de 15% en 6 semaines.
- Le prix en viande bovine est stable depuis le début du confinement (Chiffres revus par le SPW). Il est toutefois à noter que les producteurs ne comprennent pas i) pourquoi l’accord de libre-échange EU-Mexique a été signé pose question à l’ensemble des acteurs.
- Le consommable commence à poser problème dans différents secteurs. Le boyau pour boudin et saucisse et les emballages spécifiques en boucherie, le tétrapack et les étiquettes en lait, le matériel de protection ainsi que les boîtes pour conditionner les œufs (jusqu’à 24 semaines de délais pour les boîtes d’œufs).
- L’augmentation de prix de aliments pour bétail varie de + 3-5% à plus de 25% pour le tourteau de soja bio.
- Les mesures de soutien de la Commission européenne au secteur laitier ne satisfont pas les producteurs. Ils insistent pour que des aides à la réduction volontaire de la production soient mises en place au niveau européen afin qu’ils ne fassent pas les frais d’une réduction de la production imposée par la filière. Pour être efficace, le système européen devrait permettre une réduction de la production de 3 à 5% pendant 3 à 6 mois.
- L’absentéisme est toujours présent avec une légère diminution. Au niveau des abattoirs, il y a encore un manque de personnel aux postes clés. Le déconfinement flou et compliqué attise les tensions sociales (protection, distanciation). Il faudrait également éclaircir les conditions de reprise du travail B to B (technico commerciaux, fabricant d’aliments…) en ferme.
- Au niveau horticole, la demande en main d’ouvre a trouvé des solutions pour les petites et moyennes exploitations mais est toujours en recherche pour les plus grandes exploitations avec un besoin d’accès au personnel UE expérimenté comme pratiqué dans les pays limitrophes. Les prix des fraises sont moindres qu’attendu par les producteurs.
- Au travers des enquêtes ACW, il est confirmé que les circuits court « ont le vent en poupe durant cette crise ». Les consommateurs privilégient les produits de première nécessité : légumes, fruits, viande, produits laitiers, œufs, … Les augmentations d’achat sont toujours de l’ordre de 10 à 30% des achats avec une augmentation du chiffre d’affaire pour 1/3 des répondants et une diminution pour 50% des répondants.
- Au niveau du suivi des prix GMS hors promotion, première semaine avec une tendance générale en légère hausse surtout due à la fin des promotions en pomme de terre à frites chez Colruyt et à l’augmentation des Charlottes chez Delhaize.
- Face au caractère périssable des stocks de pomme de terre existant, les producteurs ne peuvent pas comprendre pourquoi les GMS développe la commercialisation de pommes de terre primeur importée alors que des stocks de pomme de terre locales risquent de pourrir.
- Face à la situation de sous offre ou d’offre équilibrée de bovins vis-à-vis de la demande, les producteurs ne comprennent pas comment il n’y a pas une augmentation des prix à leur niveau (ils insistent auprès de la distribution sur le fait que la situation actuelle devrait permettre d’atteindre un prix couvrant les coûts de production).
- Les problèmes de main d’œuvre semble se résorber un peu partout sauf au niveau des outils d’abattage en porcs ou la prolongation des certificats médicaux subsiste.
- Cette semaine, les prix des porcs standards sont stables tandis que le prix du porcelet chute encore de -4.5 €/kg poids vif (30.5€/kg poids vif) amenant la baisse de prix à -55% depuis le début de la crise (Sem. 11).
- Au niveau de la viande bovine, une hausse est ressentie en carcasse pour les taurillons conformés +0.06 à 0.08 €/kg et de +0.02 à 0.04 €/kg pour les vaches conformées sur les deux dernières semaines. Il en va de même pour les taurillons en poids vifs qui augmentent de +0.10 à +0.15 €/kg sur les deux dernières semaines.
- Dans le secteur de la volaille, les prix des poulets standards sont stables à Deinze et augmentent de +1 cent sur le marché ABC. Forte augmentation des frais de déplacement des équipes de chargements qui passent de 120 € à 285€.
- On retrouve une tendance à la normalisation pour les consommables. Les délais d’approvisionnement diminuent.
- Les mesures d’aides au stockage privé de la viande bovine, ovine et caprine et des produits laitiers ont commencé le 7 mai. D’après la FEBEV, les acteurs stockent peu de quartiers arrière entiers (éligibles à l’aide privée au stockage si les quartiers entiers sont désossés ou non) car certaines parties des quartiers arrière sont valorisés en haché fort demandé à l’heure actuelle. Du stockage est bien effectué en pièces nobles plus compliquées à vendre mais sans demande de l’aide au stockage (pas éligible). De plus, bien que l’aide puisse aider des opérateurs pour faire du stockage, il n’est pas certain que les quartiers stockés maintenant seront plus faciles à écouler dans quelques mois (cela dépendra de la demande et des volumes présents sur le marché à ce moment-là).
- Le prix standard de 0,28 €/litre de lait payé en mars a été maintenu en avril. C’est néanmoins un prix standard insuffisant pour couvrir les coûts de production. Les producteurs insistent sur l’importance d’avoir un mécanisme européen de réduction volontaire de la production laitière. Des acteurs craignent certains acheteurs profitent de la situation pour renégocier des contrats pour le second semestre dans le contexte de prix bas actuel.
- Au niveau horticole, le gel des derniers jours a eu un impact très conséquent sur la production de sapin de Noël (pas encore chiffré et pas de lien avec COVID-19)
- Le flux de transformation des pommes de terre industrielle à chuté de 10% à 60% en fonction du type de transformation et du marché (semaine de 3 jours). La pomme de terre industrielle et fraîche se valorise entre 1 et 2€/q.
- Regain du prix des fraises et des asperges de plus ou moins 30%.
- Au niveau du suivi des prix GMS hors promotion, une tendance à la hausse est observée. Sur les trois enseignes observées, l’augmentation moyenne est de +0.85% avec des augmentations notables en fruits et légumes.
A propos
Les éléments présentés dans le document sont établis sur base
- d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
- de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.
Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.
Méthodologie
L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.
Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.
Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.
Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :
- Evolution des prix
- Evolution des quantités vendues
- Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
- Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
- Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).
Sources
Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.