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Synthèse des points d’attention – Mai 2021

Sur le marché à terme, les prix des céréales restent élevés avec de très fortes variations journalières (220€/T fin avril) ; le prix du blé sur le marché belge reste supérieur à 200 eur (213,5€/T fin avril). Les cours du colza ont flambé ces dernières semaines (allant jusqu’à dépasser 600 €/T) en conséquence d’une diminution importante des surfaces et donc de la production en Europe suite à plusieurs années consécutives de mauvais rendements (sécheresses et ravageurs).

En grandes cultures bio, les prix du froment panifiable, des céréales fourragères et des légumineuses restent stables à un prix tout juste rémunérateur et l’épeautre diminue (-47€/t), tout comme le maïs fourrager (-9 à -12€/t).

Une grande inquiétude des secteurs avicoles et porcins continue à se manifester en regard de la flambée du coût des matières premières (céréales et protéines) ; cette inquiétude est également partagée par les filières en modèles alternatifs (bio, cahiers des charges,….).

En volaille standard, les prix du marché ont ensuite augmenté dès la semaine 46 ; cependant, ils n’ont pas permis de compenser les surcoûts liés l’augmentation du prix des aliments (+- 20 % entre avril 2021 et avril 2020) et la baisse des mises en place de 20% liée à la suroffre et aux mesures liées à la grippe aviaire. La hausse des prix des dernières semaines semble avoir été décidée afin de monter les prix artificiellement, face à la situation catastrophique des éleveurs alors que le marché ne tire pas forcément la demande. Malgré cela, le différentiel pour les éleveurs reste de 7 à 8 cents/kg. La pression sur les éleveurs en matière de prix des oeufs bio et plein air est importante dans le cadre des négociations contractuelles.

Ces dernières semaines, plusieurs abattoirs de volaille belges ont rencontré de sérieux problèmes de production suite à un nombre important de cas de COVID et/ou de quarantaines préventives. La levée du confinement grippe aviaire est attendue impatiemment par les producteurs d’oeufs plein air.

En Belgique, les ventes de porcs sont en berne depuis 2 semaines (fermeture de l’Horeca et temps froid retardant la saison « barbecue »). L’export ne peut se faire que sous pression des prix vu la baisse de prix en Allemagne (-9 cents). En mode de production alternative, cela oblige toujours à valoriser une partie des pièces de la carcasse à l’export avec un prix insuffisant. Le prix du porc standard est à nouveau redescendu à 1,00 €/kg en vif BPG (-9 cents) ; le prix du porc en modes alternatifs reste stable. De manière générale, il y a trop d’offre de porcs et donc des retards de chargement d’ 1 à 2 semaines. La pression PPA se poursuit à nos frontières puisque plus de 1.000 cas sont confirmés chez des sangliers (Brandebourg et Saxe) 7 mois après l’apparition du premier foyer.

Le beau temps est attendu pour tirer à la hausse la demande en viande de porc et bovine (barbecues). L’impact de la réouverte de l’horeca sur la demande sera à suivre dans les semaines à venir en termes de flux et d’équilibres matière.

Le cheptel de vaches allaitantes belges a diminué de 5 % en Belgique entre 2019 (401 000 VA) et 2020 (381 000 VA). L’augmentation d’abattages de taureaux de mars se confirme sur avril. La vente directe et le circuit-court continue de bien fonctionner et la consommation de la viande de veaux est fortement impactée par la fermeture de la restauration hors domicile, partout en Europe. Les prix des animaux vifs ont augmenté ces dernières semaines en maigre et en gras ; le prix carcasse des taurillons culards a continué à augmenter légèrement autour de 5,40 € kg carcasse (AS2). Vu l’augmentation du prix des aliments, de la paille et de l’achat des animaux maigres, les marges des engraisseurs se réduisent fortement ; la hausse du coût de production des éleveurs (+10%) vient effacer l’augmentation de la marge perçue par les éleveurs grâce à la hausse des prix des animaux observée ces derniers mois.

Le cumul des livraisons de lait du premier trimestre 2021 est inférieur de -0,3% par rapport à 2020 qui peut s’expliquer par les difficultés liées à l’alimentation des vaches. Le Prix moyen du lait aux producteurs en Belgique s’élève à 34,9 €/100 litres en mars 2021 (+4% par rapport à février et +6% par rapport à mars 2020). Le Prix moyen de lait bio en Belgique s’élève à 46,2 €/100 litres. Le prix officiel des veaux laitiers est repassé au-dessus de la barre des 50 euros.

La pousse de l’herbe a été ralentie par le temps sec et froid du mois d’avril et préoccupe les éleveurs bovins. Le manque de fourrage est toujours présent et le foin très cher, ce qui peut générer des problèmes de liquidités pour certains producteurs bio qui, malgré la mise à l’herbe printanière, redoutent une nouvelle sècheresse.

Les stocks de pommes de terre libres de contrat sont généralement faibles. Les stocks restent toutefois relativement importants en pomme de terre bio ( autour de 1.000 t) ; il ne reste que quelques semaines pour écouler les stocks. Les plantations sont bien avancées.

Les volume de vente de pommes et de poires sont peu soutenu et le marché de la consommation est peu porteur. Le temps froid du mois d’avril n’a pas impacté directement les cultures fruitières et ornementales mais génère des retards dans la saison.

Le pic des naissances des caprins se situant fin février – début mars, la période actuelle correspond au pic de lactation et aux volumes maximaux de lait et à un pic de production fromagère, une part conséquente du volume étant transformée en fromages frais.

La période pascale est traditionnellement la période à la plus forte demande (consommation saisonnière) de la viande d’agneau. La demande (de pâque à juin) est supérieure de 25 à 50 % par rapport au second semestre. Les flux étaient davantage tendus lors de Pâques 2021 que lors des périodes pascales précédentes suite à une demande nettement plus forte que les années précédentes (la différence de prix entre l’importé « de qualité / EU/ UK » et le local s’amenuise suite au BREXIT) et les volumes de viande ovine locale disponible dans les filières locales sont en constante augmentation.

En ce mois d’avril, les prix GMS évoluent à la hausse de +0.65%. Parmi les produits qui tirent cette moyenne vers le haut, on peut retrouver, la viande de porc, de boeuf, la volaille, le beurre et les fruits.

A propos

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base

  1. d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
  2. de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.

Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Méthodologie

L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.

Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.

Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.

Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :

  • Evolution des prix
  • Evolution des quantités vendues
  • Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
  • Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
  • Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).

Sources

Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.

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