Skip to main content

Synthèse des points d’attention – Octobre 2021

Préliminaires :

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base i) d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières et ii) de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie. Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Synthèse des points d’attention majeurs du mois :

De manière globale : l’augmentation significative des prix des aliments pour animaux et engrais (X3 ans selon les sources), en plus des autres charges comme les carburants, l’électricité, les emballages, … pèsent lourd sur l’augmentation des coûts de production aux agriculteurs.

Pour le secteur des grandes cultures : Les cours céréaliers continuent de grimper :+30% pour le blé et l’escourgeon en 1 an. Les cours du colza1 à 673,75€ au 18/10 ont connu une nouvelle augmentation de 12% en un mois. Le marché des engrais n’échappe pas à la flambée des matières premières (pex : +213% pour l’urée). Malgré les prix élevés, la demande reste forte car les agriculteurs disposent de peu de stock.

Pour les secteurs avicoles et porcins : pression très importante mise sur les coûts de production par l’augmentation significative du prix des aliments. Les fabricants d’aliments ont, pour certains, dû procéder à deux reprises sur une année à une augmentation des prix auprès de leurs clients.

En poulets standard : le marché de la viande reste toujours très mauvais et s’est même aggravé par rapport à la précédente note. On peut parler de panique ; entre la semaine 42 et 48, les abattoirs n’auront plus besoin de poulets. Une reprise est prévue en semaine 52, voire en semaine 2 de l’année prochaine.

En volaille biologique, à noter que la passage obligé aux matières premières 100% Bio pour l’alimentation des volailles à partir de 18 semaines génère un supplément de 30 euros la tonne en production d’œufs ; en poulet biologique : la baisse des densités animales accroît encore les tensions dans les filières par des coûts de production plus élevés.

En porc standard : la chute des prix se poursuit et on observe une tendance générale, en ce compris en Wallonie, à la diminution de la production.

En porcs en productions alternatives : l’impact des prix extrêmement bas du porc standard cumulé à l’augmentation des coûts de production met à mal le modèle économique des filières (différentiel toujours plus grand entre prix standard et prix en production à valeur ajoutée).

Pour le secteur bovins viande : l’augmentation du prix de vente aux acteurs intermédiaires liée à l’augmentation du prix d’achat des animaux de ces derniers mois est difficile à réaliser vers la plupart des clients. Les marges des acteurs intermédiaires se sont resserrées au cours des derniers mois.

La hausse du prix d’un kg de croissance pour les engraisseurs a été de 21% tandis que le prix des taurillons SA2 a augmenté dans le même temps de 7% : la rentabilité des éleveurs est donc impactée également.

Pour le secteur bovins lait : la production totale sur les 8 premiers mois de 2021 est 14% supérieure à la production sur la même période de 2020. Le prix moyen du lait aux producteurs en Belgique s’élève à 36,6 €/100 litres en août 2021 ; il est 6,2 €/100 litres plus élevé que le prix du mois d’août 2020 (+20%).

La production d’herbe et de maïs fourrager est abondante avec des qualités variables. A noter également le coût élevé des matières premières pour l’industrie laitière (lait, emballage, cartons) et des transports qui devrait durer plusieurs mois avec une répercussion possible sur la distribution et le consommateur. Le prix officiel des veaux laitiers a plus que doublé depuis le début de l’année atteignant 115 € début juillet.

Pour le secteur des pommes de terre : marchés inchangés et prix soutenus. Les difficultés d’arrachage soutiennent l’ambiance des marchés. L’industrie tourne à plein régime, et il y a un intérêt concret pour l’export de pommes de terre fraiches vers les pays de l’Est et vers l’Afrique. On estime la surface belge arrachée à 25 % en moyenne, avec des différences sous-régionales variant de moins de 20 % à plus de 30 %. Par rapport aux autres pays UE, la surface arrachée actuellement est plus basse de l’ordre de deux fois moins.

Pour le secteur de l’horticulture comestible : pommes toutes variétés confondues : énorme rendement à l’hectare 80 Tonnes voire plus influençant le prix qui est très difficile à maintenir.

Pour le secteur de l’horticulture ornementale : pénuries de plants n’ayant jamais été observées dans le secteur. Les causes sont multiples : explosion de la demande en 2020 et en 2021 avec le Covid avec des ventes de plantes fortes sur 2 années consécutives, augmentation des primes à la plantation, prise de conscience du changement climatique, exportation massive fin 2020 des plantes vers le Royaume-Uni avant le Brexit, canicules de 2019 et 2020 ayant freiné la croissance des arbres, été pluvieux de 2021 ayant provoqué des maladies, gelées tardives du printemps 2020 et pertes observées en pépinières forestières se marquant aujourd’hui, érosion du nombre de producteurs depuis une dizaine d’années. Le secteur des sapins de Noël n’est pas touché par ces pénuries.

Pour le secteur Bio et les circuits courts : Les acteurs du secteur bio contactés ce mois d’octobre font état d’une activité commerciale variable et fluctuante, après une période de vacance plutôt calme. La reprise se fait en demi-teinte pour les circuits courts. A noter que plusieurs nouveaux points de ventes et de transformation voient le jour.

Il y a des craintes concernant la conservation des PDT et un intérêt pour l’utilisation des variétés robustes. Le prix des céréales est à la hausse, la rentabilité reste limitée du fait de rendements plus faibles. Il y a beaucoup de carottes. La demande en poulet de chair est à la baisse pour certains acteurs. D’autres par contre, en lien avec l’exportation dans les pays voisins, ne parviennent pas à répondre à la demande.

Certains producteurs testent des alternatives au soja pour diminuer les coûts alimentaires en bio : pois pour les volailles, pois et féveroles pour les bovins. Le coût de l’aliment pose des difficultés en poule pondeuse bio. L’augmentation du coût de production des œufs est particulièrement préoccupante.

L’arrière-saison en maraichage se profile bien ce qui permettra sans doute de limiter l’impact des pertes encourues sur les cultures de pleine saison.

Il y a de la demande en épeautre et petit épeautre, chicorée, sarrasin, viande bovine et orge brassicole.

A propos

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base

  1. d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
  2. de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.

Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Méthodologie

L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.

Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.

Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.

Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :

  • Evolution des prix
  • Evolution des quantités vendues
  • Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
  • Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
  • Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).

Sources

Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.

Vous souhaitez recevoir le rapport complet de la Note observatoire des filières du Collège des Producteurs? Envoyez votre demande par email
Le Collège des Producteurs