[Résultats enquête] Et maintenant, c’est quoi le plan pour les filières Bio : éléments d’analyse

Depuis 2021, l’agriculture wallonne traverse de nombreuses crises auxquelles le secteur bio n’a pas échappé. Les premiers ressentis de ces crises sur les producteurs ont été identifiés par l’UNAB – Union Nationale des Agrobiologistes en début 2024.
Pour approfondir les effets de ces crises et mieux identifier les opportunités de commercialisation des produits bio, le Collège des Producteurs a mené à son tour  l’enquête auprès de plus de 600 acteurs du secteur bio en Wallonie, incluant producteurs, transformateurs et distributeurs (été 2024) : Et maintenant, c’est quoi le plan pour les filières Bio ? Cette analyse met en avant des pistes d’actions autour des défis économiques, logistiques et de communication, pour aider les filières à se développer durablement.

L’enquête a touché

En 11 questions clefs, voici les éléments majeurs identifiés pour répondre à la préoccupation majeure du secteur :

Quels sont les éléments d’orientation pour mieux commercialiser le bio demain ?

Parmi les éléments majeurs qui sont ressortis de l’enquête :

• La majorité des répondants déclarent une baisse de bénéfices depuis ces 3 dernières années, les empêchant de se projeter ou d’investir dans leur projet ou dans la prise de nouveaux marchés.
• Les secteurs qui se disent les plus impactés économiquement sont les céréales et protéagineux, bovins viande et les légumes; et ce, notamment pour les plus petites entreprises (CA <300 000€).

• Les plus grandes difficultés résident principalement au niveau de commercialisation (prix et volumes) et des coûts de productions élevés.
• La plupart des répondants expriment un intérêt pour garder les mêmes canaux de commercialisation et intensifier leurs ventes

Les répondants font d’abord face à un manque de temps (40 %), certainement lié aux 2 leviers suivants que sont les besoins d’accompagnement pour le développement économique de leurs filières (27 %), et l’identification des bons contacts (21 %). Une meilleure organisation logistique (12 %) reste un élément non négligeable.

Pistes d’action identifiées comme prioritaires :

Accompagner la contractualisation et la négociation

Dans leurs canaux existants, les producteurs requièrent un encadrement économique professionnel adapté (indentification/démarchage de nouveaux clients) et une meilleure mise en valeur des produits. Les acteurs bio souhaitent être mieux équipés pour formaliser et structurer leurs relations commerciales (notamment avec la Grande et Moyenne Distribution), que ce soit par des outils contractuels ou par des formations en négociation, afin de mieux valoriser leurs produits. Il est crucial de mieux définir et négocier les prix de vente en s’appuyant sur des référentiels de prix du marché.

Quels soutiens prioritaires aux démarches de commercialisation ?

Améliorer la mise en valeur des produits

La majorité des acteurs souhaitent renforcer la communication générale sur les bénéfices du bio, ainsi que sur les spécificités de chaque filière. La communication sur la justification du prix des produits bio auprès des consommateurs (prix “juste”) est également primordiale​.

Diminuer les coûts de production et de logistique

Une meilleure production et organisation logistique via des modèles de collaboration (coopératives, partenariats) et une meilleure identification et mise en relation des outils/acteurs existants. Réduire les coûts élevés liés aux intrants, à l’énergie, à la logistique et à la certification reste une priorité pour de nombreux producteurs et transformateurs. Ces coûts apparaissent comme étant les plus difficiles à répercuter pour couvrir la hausse de leurs coûts de production.

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