Focus sur le potentiel économique du tri pour valoriser sa céréale
La valorisation des céréales repose sur plusieurs leviers : choix variétal, itinéraire technique, récolte et stockage. Le projet ValCerWal a exploré le tri technologique comme outil complémentaire pour améliorer la qualité sanitaire ou technologique des lots. En Wallonie, où les déclassements fréquents réduisent la part de céréales panifiables, le tri pourrait sauver des lots déclassés ou extraire des fractions premium, augmentant ainsi leur valeur.
Parmi les différentes composantes du projet, la question de la rentabilité économique a été étudiée. Est-ce rentable de se munir d’équipements de tri ? Cet article résume très fortement l’étude prospective réalisée par le CRA-W, il est recommandé de lire l’article dans son entièreté pour quiconque souhaite approfondir la question.
Quatre modalités ont été étudiée pour trois échelles de taille d’activité (ferme, coopérative, organisme stockeur) :
- TA (tri aérodynamique) : très rentable, améliore 80% du lot à moindre coût.
- TA+TD (tri aérodynamique + table densimétrique) : moins rentable unitairement, mais applicable à des lots plus dégradés.
- TO1 (tri optique infrarouge) : Séparation du lot en deux parts égales (50 – 50 %). – Rentable seulement à grande échelle
- TO2 (tri optique infrarouge) : Séparation des 30% des grains à plus haute teneur en protéines des 70% restants. – Rentable seulement à grande échelle.
TO2 étant plus performant que TO1
Variabilité annuelle et complémentarité La rentabilité dépend de la qualité annuelle des récoltes. Les modalités TA/TA+TD sont utiles en années défavorables, tandis que TO1/TO2 le sont en années à faible teneur en protéines. Leur combinaison pourrait garantir une rentabilité annuelle, à condition d’atteindre une échelle suffisante pour le tri optique.
Impact potentiel sur la filière Le tri technologique pourrait s’appliquer à 27% des volumes récoltés, augmentant de 15 points la part de lots panifiables (+35%). Cela réduirait les importations, générant des économies de transport estimées à 2€/tonne pour la filière wallonne.
Perspectives :
Le tri technologique présente un potentiel économique et stratégique pour la Wallonie, mais son déploiement nécessite une approche intégrée (choix variétal, partage des profits, logistique). Des expériences pilotes sont recommandées pour valider ces résultats en conditions réelles.
Il apparait clair que le tri représente une forme d’assurance quant à la réussite de valorisation d’une céréale. Actuellement, les « assurances » sont majoritairement reconnues dans les produits fongicides, bien utiles pour se protéger des maladies fongiques en agriculture conventionnelle. Le projet ValCerWal montre qu’une autre forme d’assurance émerge tout en permettant de potentiellement réduire le prix de revient de l’agriculteur en utilisant moins de PPP.