Points globaux transversaux
- Le Parlement européen a décidé, le 8 octobre, d’encadrer strictement l’utilisation des dénominations des produits animaux, réservant ainsi les dénominations steak, escalope, saucisse ou hamburger exclusivement aux produits contenant de la viande.
- Les éleveurs s’interrogent sur la stratégie belge pour faire face à l’arrivée éventuelle de la DNC (Dermatose Nodulaire Contagieuse en élevage bovin). Afin de mettre en place des mesures efficaces de prévention, de biosécurité et de lutte si malheureusement la maladie devait arriver dans les prochains mois en Belgique, les éleveurs sont demandeurs qu’une stratégie soit développée avec le secteur et communiquée au terrain (éleveurs, marchands, vétérinaires, etc.) dans les prochaines semaines.
- A l’échelle européenne, le commissaire européen à l’agriculture a entamé une initiative pour mettre à jour les règles relatives à la production biologique dans le but :
- d’apporter clarté et sécurité aux entreprises en ce qui concerne l’importation de produits biologiques dans le cadre du régime d’équivalence, à la suite d’un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne
- de prolonger la reconnaissance des normes biologiques équivalentes des pays tiers au-delà de la date limite fixée au 31 décembre 2026 afin d’éviter des perturbations du commerce
- de simplifier certaines règles de manière ciblée afin d’accroître la compétitivité de la production biologique de l’UE et de réduire la charge réglementaire.
Dans ce cadre, la CE a lancé une consultation publique sur le sujet jusqu’au 18 novembre.
- À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, plusieurs secteurs considérés comme fortement émetteurs, dont celui de la production d’engrais azotés, entreront dans le champ d’application du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF/CBAM). Ce dispositif vise à appliquer aux produits importés dans l’UE un coût du carbone comparable à celui supporté par les entreprises européennes, et éviter ainsi les « fuites carbone » (délocalisation de la production vers des pays moins stricts). Les engrais azotés concernés (ammoniac, acide nitrique, nitrates de potassium, engrais minéraux azotés et composés) verront donc leur prix augmenter, ce qui inquiète le secteur.
Synthèse des points d’attention du mois
Filière grandes cultures
- Le mois de novembre est marqué par une forte incertitude dans les grandes cultures : cumulé aux difficultés des pommes de terres, l’annonce d’une réduction de 25 % des surfaces de betteraves contractées pour 2026 bouleverse les équilibres de rotation.
- Malgré de bonnes conditions culturales, les perspectives économiques restent moroses dans l’ensemble, avec des prix historiquement bas.
Filière pomme de terre
- Les arrachages sont terminés en Belgique.
- La récolte européenne est estimée à 56,3 millions de tonnes soit 10,4% de plus qu’en 2024. Cette augmentation est liée tant à des rendements importants qu’à une hausse des surfaces emblavées.
- On note toujours aussi peu de transactions sur le marché du libre avec des prix entre 1,00€/q et 1,50€/q. Les usines travaillent uniquement avec leurs contrats.
Filière laitière
- La production laitière wallonne du mois de septembre 2025 est de 102 millions de litres. Elle est supérieure de +4,9 % à celle du mois de septembre 2024. On observe un véritable rebond de la production laitière dans tous les bassins laitiers : pour septembre, +6,5 % en Belgique et +4 % en France, en août +2,5 % en Nouvelle-Zélande et +4,2 % aux États-Unis. Cette situation impacte fortement à la baisse le prix du lait aux producteurs.
- Le prix du lait en septembre 2025 continue à baisser et atteint 51,4 €/100L soit 1,4 €/100L de moins qu’en août 2025. Par contre, le prix du lait bio augmente de 1 €/100L en septembre 2025 par rapport à août 2025, atteignant 61,4 €/100L.
- Les fabrications européennes de beurre (+3,5%), de produits laitiers fermentés (+1,8%) et de fromages (+1%) ont continué à progresser (janvier-août 2025 par rapport à janvier-août 2024, en volume), alors que les cotations du beurre et de la poudre de lait sont à la baisse.
Filière viande bovine
- Le prix des mâles est un peu redescendu et s’établissait en semaine 45 à 9,33 € pour les taurillons AS2 selon la mercuriale. Les acteurs parlent d’un marché stationnaire avec une petite pression à la baisse pour les mâles. Le prix des E2 aussi a un peu baissé et atteint 8,53 € d’après la mercuriale. Il y a assez d'animaux pour l'instant sur le marché, mais les opérateurs ne diminuent pas leur prix car ils estiment que l'approvisionnement risque d'être plus compliqué au printemps / à l'été 2026.
- Les acteurs parlent de prix assez stables qui devraient rester élevés jusqu'à la fin de l'année voire le début de 2026.
- Le prix des vaches laitières a un peu diminué ces dernières semaines. Les P2 cotaient en semaine 45 à 5,62 € / kg carcasse et les O3 à 6,15 €.
- Statbel mesurait en octobre une hausse annuelle des prix de vente consommateur de la viande bovine de 16,2 %. Les acteurs de la transformation et de la vente disent ne pas encore avoir pu répercuter 100 % des hausses de leurs prix d'achat dans leurs prix de vente, cela entraîne une pression sur les marges.
- L’indicateur de rentabilité conjoncturelle des naisseurs engraisseurs a été actualisé par le SPF économie pour le mois de septembre. La hausse des prix impacte favorablement la rentabilité estimée des éleveurs avec un rapport revenus sur coûts (avec coûts imputés) qui atteint 1,16. Pour les naisseurs éleveurs l’indicateur est de 0,91, ce qui signifie que les fermes spécialisées dans la vente de bovins maigres n'atteignent pas encore la rentabilité.
- Sur la base des prévisions d'inflation du Bureau fédéral du Plan (BFP) du mardi 4 novembre 2025, une indexation de 2,14 % pour le secteur de la transformation de viande est attendue au 1er janvier 2026 (Febev).
Filière avicole
- Grippe aviaire :
- En Belgique, <10 foyers ont été communiqués. La Belgique a perdu son statut indemne. Les mesures de lutte contre la grippe aviaire ont été instaurées, dont le confinement des volailles des professionnels le 21/10. Dans l’UE, l’I.A. se répand plus vite par rapport aux années précédentes. Le confinement s’impose en Europe.
- Marchés :
- Poulet standard : Deinze a fait -15 cents en 5 semaine et ABC, -9 cents en 7 semaines. Le prix du marché avait atteint des niveaux très élevés cette année. Cela donne du souffle aux abattoirs belges qui étaient en perte de marché.
- Œufs conventionnels : Les prix des œufs s’envolent. En semaine 46, l’œuf brun au sol de 62,5g s’est affiché à 18,48 cents, soit 3 fois plus cher par rapport à il y a 5 ans.
- Poulet de chair bio et œufs bio : la demande continue d’être présente et est particulièrement élevée pour les œufs.
- Poulet sous cahiers des charges de qualité : le demande est évaluée comme bonne.
- Des tensions auprès de riverains sont relayées par le secteur en rapport avec la demande de nouveaux poulaillers ; le marché tirant le besoin en volumes. L’installation de nouveaux bâtiments d’élevage est recherchée.
Filière porcine
- Le prix du porc gras, ainsi que le prix du porcelet, se sont à peu près stabilisés après une baisse constante de plusieurs semaines. Il s’élève en semaine 46 à 32 euros contre 33 euros en semaine 41. Le porc gras, quant à lui, affiche un prix de 1,54 en semaine 46 contre 1,57 euros en semaine 41 (BPG).
Le prix des porcs gras (prix abattus BPG) est de 1,11 euros (poids vifs Danys) en semaine 46.
Filière ovine et caprine
- La campagne de vaccination a certainement bien protégé le secteur, très peu de cas de FCO 3 ont été détectés chez les ruminants et aucun chez les ovins ou caprins.
- Les prix sont stables dans le secteur de la viande ovine. Les décalages de mise bas suite à la FCO ont créé un manque d’agneaux au printemps et un excès à l’automne, ce qui a influencé largement les prix à la hausse au printemps et à la baisse à l’automne.
- La reprise de l’abattoir d’Ath est en cours. La transition sera essentielle pour garantir la viabilité de l’outil.
Filière horticulture comestible
- Annulation de la dispense partielle de précompte professionnel pour les saisonniers : les négociations sont toujours en cours.
- Pommes et poires : bonne récolte en poires et récolte très importante en pommes. Les prix des poires sont corrects, mais les prix pour les pommes se sont effondrés. L’offre surpasse largement la demande. Les problèmes de main d’œuvre (pénurie, fiabilité, qualité du travail) sont toujours aussi préoccupants et le moral des producteurs est au plus bas.
- Légumes : les récoltes des légumes racines sont toujours en cours. La météo particulièrement adaptée cette saison aura permis d’atteindre des rendements records. Malheureusement, cela entraîne un effondrement des prix pour la plupart des spéculations. Les choux se vendent en Criée à 0,20€/kg, ce qui ne couvre même pas le coût de la récolte. Un acteur rapporte son inquiétude quant à la santé des différentes initiatives de circuits-courts (plateformes digitales, groupage logistique et distribution…), tant publiques que privées. La pénurie de main d’œuvre est aussi problématique en maraîchage qu’en arboriculture et selon les producteurs, elle freine très fortement le développement du secteur en Wallonie.
Filière horticulture ornementale
- La saison des chrysanthèmes a été positive.
Filière aquaculture
- Les conditions d'élevage étaient favorables, avec un débit d'eau légèrement inférieur et des températures conformes aux moyennes saisonnières, permettant une bonne alimentation des poissons.
- Les ventes de truites sont variables : bonnes pour les franchisés et l'HORECA en septembre, mais en baisse pour plusieurs autres canaux en octobre, soutenues par la clientèle touristique.
- La maladie NHI est toujours présente sur un site de production, avec un second site contaminé, mais les sources de contamination restent inconnues.
- Les piscicultures subissent des dégâts causés par des oiseaux prédateurs comme les cormorans, hérons et aigrettes, ainsi que par des ragondins qui endommagent les infrastructures.
- La production de poissons d'étang est en baisse de 10 % par rapport à 2024, en raison de coups de froid en juin, et les températures élevées d'octobre rendent le stockage difficile.
Filière bio
- L’écart de prix bio et conventionnel se creuse en céréales et en lait.
- La demande reste supérieure à l’offre, notamment en poulets, porcs, certaines céréales et certains légumes.
- Les producteurs attendent un engagement (volume/prix) des acheteurs pour déterminer leur assolement et valoriser au mieux leurs futures récoltes.
- En pommes de terre, 24 producteurs ont des surplus sur le marché du libre pour un total de 3.000T.
Secteur de la transformation et de la commercialisation en circuit-court
- Baisse générale des ventes en raison des congés scolaires, accentuée par le nouveau calendrier scolaire
- Impact de la FCO toujours bien présent
- Veille législative compliquée à effectuer pour certains producteurs
- Concurrence de l’étranger pour la production de truites
Les prix GMS :
Données de Statbel (octobre 2025) :
L'inflation s’élève à 2,12% (2% en septembre), en légère augmentation depuis le début 2025. L'inflation des produits alimentaires (y compris les boissons alcoolisées) s’est élevée à 2,68% (3,32% en septembre).
Les produits ayant le plus augmenté par rapport à octobre 2024 :
- Viande de bœuf et de veau : +17,3%
- Café : +13,1%
Le groupe « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » constitue à nouveau le groupe principal ayant apporté la plus forte contribution à l’inflation en octobre (+0,48 point de pourcentage).
L’édition du panier Test Achats du mois d’octobre (L'inflation dans les supermarchés continue de baisser en octobre) met en évidence une inflation dans les supermarchés qui continue à baisser : 3,84%, contre 3,99% en septembre. Les produits ayant le plus contribué à l’inflation :
- La viande (+11%) ; le bœuf étant la principale catégorie à connaître une forte inflation (+25%)
- Produits d’épicerie : +6%
Les trois gms dont les prix sont collectés par SOCOPRO reprennent les données suivantes :
| Catégorie | Du 08/09/25 au 07/10/25 | Du 07/10/25 au 3/11/25 |
|---|---|---|
| Bœuf | -1,96% | +0,37% |
| Porc | +0,68% | +0,7% |
| Volaille | +0,11% | 0% |
| Œufs | -1,25% | +0,32% |
| Lait | +4,05% | 0% |
| Beurre | +0,83% | 0% |
| Fromage | +0,58% | +0,62% |
| Truite | +1,20% | +1,78% |
| Pommes de terre | -1,05% | -0,68% |
| Légumes | -0,17% | -2,61% |
| Fruits | +1,58% | -2,61% |
| Céréales et secs | -0,35% | +0,77% |
| Bières | +1,29% | +1,13% |
Pour le relevé de la mi-octobre à la mi-novembre, les plus fortes hausses ont concerné la truite et les bières, suivies par les céréales et secs, le porc, le fromage, le bœuf et les œufs. Les baisses : les fruits et légumes, puis, les pommes de terre.















