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Synthèse des points d’attention – Janvier 2021

Aliments animaux

L’évolution du cours des céréales s’est envolé durant le mois de janvier avec un hausse de +12% pour le blé et l’escourgeon et +10% pour le maïs. Le maïs a vu son cours évoluer +25% en un an soit +40€. L’évolution de ces marchés à une répercussion importante pour les autres secteurs. Au niveau du secteur avicole le coût des aliments connait une forte hausse de l’ordre de +10 à +15% sur les trois derniers mois. Les couvoirs parlent de répercuter les coûts des aliments sur le prix de vente des poussins. Dans la filière bio, il en est de même avec des prix en hausse de +10% et une incertitude sur les disponibilités de soja. Si l’on regarde la filière sous cahier des charges qualité, l’aliment composé est passé de 370€/t à 460€/t soit +20%. Idem dans la filière porcine. La vision optimiste serait que le coût des aliment reste au niveau actuel qui est déjà très haut. Or, le prix des différentes matières et les disponibilités ne sont pas rassurantes (soja, céréales, maïs) Le secteur bovin subit aussi de plein fouet ces augmentations de prix. Les fourrages et pailles augmentent suite à l’augmentation des matières premières (céréales, protéagineux) ainsi qu’à la rareté liée à la sécheresse 2020.

Brexit

Les opérateurs de la filière avicole restent prudents sur l’avenir en raison des nouvelles procédures et documents administratifs à mettre en oeuvre, ainsi que par l’organisation logistique à revoir. Hormis les contraintes sanitaires et les formalités douanières, la filière bovine est soulagée car il n’y a pas de droits de douane, ni de contingent sur la viande. Dans le cas contraire, les flux en provenance de l’Irlande auraient pu être réorientés.
L‘industrie laitière va être confrontée à des procédures administratives et logistiques plus lourdes lorsqu’elle exportera au Royaume-Uni. Heureusement, l’accord obtenu évite aux industries laitières de payer jusqu’à 70 % de prélèvement. Le Royaume-Uni est la 4ème destination des produits laitiers belge avec un montant d’exportations qui s’élève à 300 millions d’euros par an. En horticulture ornementale, on a observé que des grossistes anglais ont acheté de grosses quantités d’arbres en novembre 2020. Des arbres prêts à être plantés mais aussi des plus petits sujets qui seront recultivés en Angleterre pour être vendu à l’automne 2021. C’était une manière de se prémunir des effets incertains du Brexit. Le résultat, c’est qu’il n’y a plus de stocks en Europe et que l’on risque d’avoir des pénuries d’arbres à l’automne 2021.

Observations par secteurs

  • Le prix du poulet standard remonte aussi bien sur ABC que Deinze. Il faut cependant être vigilant car le coût des aliments et le poids des poulets produits (-20%) ont raison des effets de l’augmentation de prix sur les marchés. Il faut ajouter l’impact négatif sur les flux à l’exportation du au couvre-feu en France, au Brexit et à la Pologne très active sur le marché intérieur européen. Les éleveurs de poules pondeuses plein air sont inquiets par rapport à l’apposition du code 1sur leurs boites (qui ne sera plus possible mi-février en raison du confinement« grippe aviaire »). Ils plaident pour pouvoir utiliser une pastille « Pour éviter d’attraper la grippe, je ponds à l’abri ».
  • En porcs standards, le retard d’abattage se résorbe. Le prix du porc standard reste toujours bas (0.78€/kg vif) tandis que le prix du porcelet tend à augmenter suite à une diminution de production fin 2020. En productions à valeur ajoutée, il y a des reports, c’est un problème temporaire car l’offre est bonne.
  • Dans le secteur bovin, les abattages ont été importants ces dernières semaines. Au niveau des opérateurs, il y avait une attente de demande plus importante vu la situation de confinement néanmoins, la demande a été moindre que prévu avec des chiffres comparables aux années antérieures. Du coup, janvier a été plus calme puisqu’il y avait du stock.Il est à noter que le flux d’abattage 2020 est de 15% plus faible qu’en 2019 pour les veaux. L’UE estime que la production de viande bovine va diminuer de -8.3% d’ici à 2030. Les prix maigres et gras en vif sont stables. En prix carcasse, le prix taurillons culard est stable, légère hausse pour les vaches allaitantes conformées ainsi que pour les laitière de réforme (+7 cents). Le prix des veaux est 5.70€/kg carcasse.
  • Le secteur laitier : la production laitière continue d’augmenter avec +/- 3.8% par rapport à 2019. Les produits transformés subissent toujours les effets du confinement partiel de la population. Les industries laitières auraient une perte annuelle des ventes pouvant aller de +10% à +25%. (Fermeture HoReCa, cantines -national et européen-) Les prix mensuels du lait 2020 sont en moyenne inférieurs de -6.4% par rapport à la même période 2019. Plusieurs éleveurs mentionnent que les veaux laitiers ne sont plus ramassés vu la fermeture de l’HoReCa et la faible consommation de cette viande.
  • En pommes de terre industrielle, la tendance des marchés est stable. Le marché du libre a toujours un niveau de prix bas de l’ordre de 50€/t. Le commerce semble reprendre depuis début janvier. Suite à l’interdiction de recourir au chlorprophame (CIPC), les producteurs craignent une forte augmentation des coûts de stockage. En effet, le coût du traitement antigerminatif risque bel et bien d’être multiplié par un facteur 3 ou 4 (voir plus, en fonction des conditions). L’interdiction d’utilisation du CIPC est un réel problème pour les plus petits producteurs qui n’ont pas de hangar frigo et/ou étanche.
  • En horticulture ornementale, les producteurs se posent des questions pour la saison 2021. Va-t-il y avoir encore une demande comme on a connu au printemps 2020 ? Si oui, des pénuries sont possibles. Va-t-on au contraire ‘payer’ les bonnes ventes de 2020 ? Il n’y a plus de place dans les jardins pour de nouvelles plantations et il sera difficile d’écouler les stocks. Le confinement va-t-il se prolonger jusqu’au beaux jours ? Si oui, les gens vont vouloir s’occuper en jardinant et la demande en plantes va encore être forte. La saison de vente des sapins de Noël a été bonne avec une augmentation des ventes de l’ordre de 50% dans les jardineries wallonnes. L’annulation de commande de chez Ikea en est certainement pour quelque chose. Au niveau de l’export, il semblerait que la saison ne soit pas aussi bonne qu’en Belgique. Il a été difficile de trouver de la main d’oeuvre.
  • Les ventes en magasins bio et sur les marchés restent meilleures que l’année passée à la même période. Une tendance à l’augmentation des achats de produits frais (fruitslégumes- viandes) est signalée. Les farines sortent toujours bien, la vente des pains diminue un peu. Il y a une tendance à la hausse pour les achats en vrac. Demande en hausse sur le marché du lait bio. La demande en viande bovine est plus faible qu’escomptée : des éleveurs ont engraissé leurs bêtes et ne peuvent les valoriser dans le circuit bio. Les contrats pour l’épeautre sont en hausse alors que ceux pour l’avoine diminuent.
  • Période plus calme pour les producteurs de circuit courts. L’approvisionnement pour le frai se fait auprès de structures qui ont des frigos pour la conservation.
  • En ce mois de janvier, les prix GMS évoluent à la hausse de +0.30%. Parmi les produits qui tirent cette moyenne vers le haut, on peut retrouver, la viande de porc (+1.90%), la truite (+2.37%), la farine (+3.81%) et la bière (+1.72%)
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A propos

Les éléments présentés dans le document sont établis sur base

  1. d’échanges avec des membres du Collège des Producteurs et des Commissions Filières
  2. de points d’attention spécifiques au bio établis en partenariat avec Biowallonie.

Il s’agit d’un travail non exhaustif faisant ressortir les éléments essentiels des préoccupations et perceptions des acteurs.

Méthodologie

L’objectif de ce rapport est de détecter les évolutions principalement au niveau des prix et de l’approvisionnement et d’identifier les préoccupations du secteur.

Une note est remise au Ministre chaque semaine à partir du 1er avril. Un rapport synthétique hebdomadaire est également publié.

Les différents acteurs des filières sont consultés par les chargés de missions du Collège des Producteurs.

Au niveau des fermes, les éléments à identifier pour tous vos produits (lait, bêtes maigres, bêtes grasses, produits transformés etc.) sont les suivants :

  • Evolution des prix
  • Evolution des quantités vendues
  • Problèmes / préoccupations par rapport aux débouchés et circuits de commercialisation
  • Problèmes / préoccupations par rapport à la collecte (normes sanitaires, restriction des quantités produites, …)
  • Préoccupations par rapport au fonctionnement de la ferme (approvisionnement, …).

Sources

Un ensemble d’opérateurs se mobilisent pour donner une visibilité représentative de leur secteur. Ils sont les partenaires privilégiés du Collège des Producteurs au travers l’animation de nos Commissions Filières.

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