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Le projet Bati’Lait Mieux, financé par le CNIEL (Interprofession laitière française), a permis de produire des recommandations pour adapter les étables laitières aux changements climatiques, et particulièrement aux phases de chaleur intense.

1. Les constats généraux

  • Le confort thermique dans les étables laitières est hétérogène.
  • Il existe des freins à l’ouverture des bâtiments.
  • L’impact du rayonnement solaire est sous-évalué car les bâtiments ont été construits pour l’hiver et non pour les fortes chaleurs telles qu’on en a maintenant.
  • Le confort général des vaches est à améliorer (logettes, stalles, abreuvoirs)
  • Le nombre d’abreuvoirs est souvent insuffisant, ainsi que le débit d’eau.
  • La distribution de l’alimentation n’est pas toujours adaptée pour éviter l’échauffement des fourrages.
  • La ventilation mécanique (ventilateurs) n’est pas efficace quand il fait très chaud. Les vaches se regroupent près des ventilateurs.
  • Il y a encore beaucoup de questions concernant la brumisation qui est utilisée efficacement en monogastriques. L’étable laitière avec son grand volume dilue l’effet de la brumisation. Dans les zones plus fermées, elle provoque trop d’humidité.
  • L’impact du douchage utilisé par certains éleveurs est encore à étudier.

2. Dans mon étable

En fonction des constats dans sa propre étable, il est nécessaire de mettre en place un plan d’actions qui définit les priorités.

Niveau 0 : Vérifier le confort au sein du bâtiment

Cela comprend l’absence de surcharge du bâtiment, de l’aire d’attente, des accès robots ; le dimensionnement des aires de vie (stalles, logettes – aires paillées – couloirs) et le réglage des logettes.

Niveau 1 : Vérifier les conditions d’abreuvement

Il est nécessaire de vérifier l’accessibilité des abreuvoirs et la disponibilité en eau (hauteur d’eau, disponibilité). La qualité de l’eau est également très importante.

Niveau 2 : Mettre à disposition des aliments appétant

Les silos d’été devraient avoir une orientation au nord ou à l’est et un avancement quotidien du front de solo suffisant (20/30 cm par jour).

Des auges à l’ombre avec suffisamment de places.

Mais aussi une réflexion sur les pratiques : rythme de distribution…

Niveau 3 : Offrir de l’ombre aux animaux en prairie

Niveau 4 : Réduire le rayonnement du soleil à l’intérieur du bâtiment

L’impact du rayonnement est souvent sous-estimé.

Pour réduire le rayonnement direct dans le bâtiment, on peut mettre un débord de toiture au sud pour se protéger du soleil haut l’été tout en bénéficiant du soleil bas l’hiver. Il est aussi possible de mettre en place des écrans pour se protéger du soleil.

Pour réduire le rayonnement indirect dans le bâtiment, il est possible d’éviter, ou au moins limiter, les plaques éclairantes en toiture, de supprimer les matériaux émissifs proches des animaux (comme le béton), de végétaliser les abords et d’isoler la toiture prioritairement pour les petits volumes.

Niveau 5 : améliorer la ventilation naturelle au sein du bâtiment

La solution idéale est le rideau modulable, mais cela à un coût (100 euros par m2, soit 500 euros par vache pour deux façades). Cependant, il existe des solutions pour tous les budgets

Les facteurs secondaires d’amélioration sont la ventilation mécanique, la brumisation et le douchage. Il ne faut utiliser ces moyens que dans certaines circonstances définies et avec précaution.

3. En conclusion, il faut changer de paradigme !

  • Des bâtiments qui respirent sur leurs 4 faces, et le plus bas possible.
  • Eviter d’accoler des annexes (silos, stockages, nurseries…).
  • Optimiser l’apport latéral de lumière, en maîtrisant le rayonnement l’été.
  • Des bâtiments par défaut ouverts, avec des ouvertures modulables pour se protéger des précipitations, du vent trop fort l’hiver et du soleil l’été.
  • Faut-il aller vers le 100% ouvert ? (Sans murs, bardages, rideaux). Il faut bien estimer l’Importance de l’orientation, se protéger quand même grâce à des auvents, éventuellement prévoir des affouragement(s) latéraux, une travée supplémentaire en pignon.

Il existe une palette de solutions, dont certaines très accessibles. Un grand nombre de conseils indépendants peuvent se trouver sur le site du CNIEL (Cniel Infos : – Bâtiments d’élevage laitier).

Catherine Bauraind

Chargée de mission Bovins Laitiers