Décembre 2025
Evolution du prix du lait en Wallonie
En octobre 2025, le prix du lait conventionnel en Belgique était de 48,7 €/100L selon les calculs de la CBL. On parle ici d’un prix moyen – incluant les primes mensuelles, excluant les primes sur base annuelle, les compléments de fin d’année et la TVA – Taux matière grasse réel et taux matière protéique réel – et non du prix standard proposé par les laiteries. Le prix du lait bio était de 62,3 €/100L.
Depuis le mois de mai 2025, le prix du lait conventionnel a commencé à baisser de manière régulière, baisse qui s’est accentuée en septembre et octobre 2025 avec, en octobre, une diminution de -8,2% par rapport au prix du lait en octobre 2024. Par contre, le prix du lait bio est en hausse depuis septembre 2025. Cette hausse est de +7,4% en octobre 2025 par rapport au prix d’octobre 2024. Comme le montre le graphique 1, on observe une véritable divergence des courbes de prix du lait conventionnel et du lait bio.
Graphique 1 : Prix réel du lait conventionnel et du lait bio aux producteurs en €/100 litres pour les années 2024 et 2025 (Source : CBL – Moyenne pondérée, incluant les primes mensuelles, excluant les primes sur base annuelle, les compléments de fin d’année et la TVA – Taux matière grasse réel et taux matière protéique réel).
Causes de la diminution du prix du lait
La cause de cette diminution rapide des prix est double :
- Une reprise de la production laitière dans toutes les régions de production du monde.
- Un recul des exportations, avec un marché mondial difficile
- a) La reprise de la production laitière
En Wallonie, en octobre 2025, la production laitière a atteint 112 millions de litres. Il s’agit d’une hausse de +13,8% par rapport à 2024 et de +8,7% par rapport à octobre 2023, avant la FCO. Ce rebond de la production est observé dans toute l’Union européenne. L’épidémie de FCO, en effet, entrainé une diminution de la production durant les 6 derniers mois de 2024 et un retard des vêlages.
Graphique 2 : Livraisons mensuelles de lait en 2024 et 2025 en Belgique, en Wallonie et en Flandre (Source : CBL)
Graphique 3 : Livraisons mensuelles de lait en 2023, 2024 et 2025 en Wallonie (Source : CBL)
En septembre 2025, on observe une augmentation de la production mondiale de +2,7% par rapport à septembre 2024 qui se marque dans tous les bassins laitiers :
- Union Européenne: +4,3% en septembre 2025 par rapport à septembre 2024.
- Etats-Unis: hausse mensuelle de la production de +4% en 2025, par rapport à 2024
- Argentine: La collecte laitière a augmenté sur un an de +8%. Les exportations de produits laitiers ont connu une augmentation sur les 9 premiers mois de 2025 : +39% pour les poudres maigres et +11% pour les poudres grasses.
- Nouvelle-Zélande: +2,5% en septembre 2025 par rapport à septembre 2024.
- Royaume-Uni : +4,7 % sur les 9 premiers mois de 2025 par rapport au 9 premiers mois de 2024 et +6,1% en septembre 2025 par rapport à septembre 2024.
- b) Le recul des exportations
La hausse de la production entraine une hausse de la fabrication de produits laitiers que, pour le moment, la consommation mondiale ne semble pas capable d’absorber même si le prix du lait et des produits laitiers diminue, suite à une offre supérieure à la demande.
Cela se traduit par un recul des échanges. Les exportations en produits laitiers de l’Union Européenne, exprimées en équivalent-lait, ont diminué de -1% avec des diminutions particulièrement élevées en poudre de lait entier (-23%), butteroil (-15%) et lait condensé (-10%). Seules les exportations de poudre de lait écrémé augmentent légèrement (+4%). Les exportations de beurre et de fromages restent stables (période janvier-juillet 2025 comparée à janvier-juillet 2024).
Graphique 4 : Evolution des prix officiels du marché belge du beurre, de la poudre de lait entier et de la poudre de lait écrémé en 2024 et 2025 en €/100 kg, départ usine – Source SPW Agriculture et CBL
Impact pour les producteurs de lait
A côté de la diminution du prix du lait due à une augmentation rapide de la production et à un marché mondial incapable d’absorber ce surplus, les producteurs ont une certaine inquiétude par rapport à la situation actuelle de concentration des laiteries.
Au niveau des laiteries belges, la concentration dans les entreprises de collecte du lait est une tendance bien réelle, observée depuis plus de vingt ans. La concentration concerne principalement la collecte en ferme, tandis que le nombre d’acteurs dans la transformation reste stable.
Les questions qui se posent sont les suivantes :
- Quel impact sur le prix du lait aux producteurs, dans des coopératives de plus en plus grandes et qui se livrent une véritable guerre des prix ?
- Quel impact sur la collecte du lait ? Ne faudra-t-il pas produire une quantité minimale de lait pour être collecté ?
- Quel impact sur les outils de collecte et transformation wallons ?
Catherine Bauraind — Chargée de mission Bovins Laitiers
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