Viande Bovine

La production animale, et l’élevage de bovins plus particulièrement, constitue depuis des années l’un des secteurs les plus important de l’activité agricole nationale et régionale. La Direction d’Analyse Economique Agricole du SPW (DAEA) estime que la l’élevage de bovins viandeux représentait 19,5% de la valeur des productions agricoles et horticoles wallonnes en 2022 soit 489 millions d’€ au niveau des éleveurs. Au niveau national, cela représentait 1230 millions d’€. La filière génère des emplois non seulement en amont, mais aussi en aval, notamment sur la partie découpe et transformation qui nécessite une main d’œuvre importante. Pour la Wallonie, on estime que la filière représente 12 000 emplois : (5 200 éleveurs, 1 560 travailleurs en amont, 3 640 travailleurs en aval, 1 040 personnes travaillant dans la distribution et en 520 employés du public / semi-public).

Depuis le milieu des années 1990, le cheptel bovin et le nombre de détenteurs de vaches allaitantes diminuent en Région wallonne. Les reprises familiales sont quant à elles de plus en plus difficiles d’un point de vue économique mais aussi via l’augmentation de la taille des troupeaux et l’augmentation des contraintes administratives de gestion d’un élevage. Les exploitations spécialisées en viande bovine ne génèrent suffisamment pas de revenus pour rémunérer les agriculteurs.

Par ailleurs, la façon de consommer est influencée par des changements dans la société : les évolutions du mode de vie entraînent des nouvelles attentes de la part des consommateurs ; les préoccupations environnementales et de santé sont de plus en plus présentes dans les esprits. La demande du consommateur est donc en profond changement, avec une attente qui s’oriente plus vers une offre locale de produits savoureux, sains, sûrs et durables mais également une consommation qui renforce la part de la viande hachée et de produits transformés au détriment des beaux morceaux et de morceaux de second choix.

Ces changements de comportement se traduisent aussi par une baisse de consommation domestique de viandes et surtout par un rééquilibrage entre différents types de viande. La consommation de viande bovine (−17 % entre 2010 et 2020) a été la plus impactée d’une part à cause de son prix et de l’autre à cause des discours ciblés contre la viande et plus particulièrement la viande rouge. Cette réduction de la consommation s’est faite au bénéfice de la volaille et des produits transformés à base de porc, par ailleurs meilleur marché. Cependant, depuis 2020, la quantité de bœuf consommé ne diminue plus en Belgique.

Ces changements sont aussi une opportunité puisque, dans le contexte de préoccupations relatives au bien‑être animal et à l’environnement, la production de viande bovine en Wallonie a des atouts non négligeables à faire valoir. L’élevage wallon est en effet lié à l’utilisation de la prairie, un réservoir important de carbone qui participe également au bien‑être animal.

Dans un contexte naturel wallon favorable à la production d’herbivores et compte tenu de l’importance de la viande comme source de protéine dans une alimentation équilibrée, il est impératif de mettre en place un plan de développement afin de structurer les soutiens publics vers un horizon 2030 qui favorisera une production locale, rentable et en phase avec l’évolution des attentes sociétales.