Le Collège des Producteurs et Eleveo Association Wallonne des Éleveurs travaillent sur un projet pour soutenir l’engraissement des bovins en Wallonie. Pour bien comprendre l’intérêt des éleveurs wallons pour renforcer la pratique de l’engraissement et déterminer comment les accompagner efficacement, qu’ils engraissent déjà ou non, nous avons mené l’enquête. Voici les premières tendances qui en sont ressorties.
Méthode
- L’enquête a été construite sur base de questions élaborées par le Collège des Producteurs avec Elevéo;
- Enquête menée en ligne avec le logiciel Eval And Go entre la mi-octobre et la fin novembre 2024.
- L’enquête a été envoyée par mail au listing d’éleveurs renseignés dans la base de données du Collège des producteurs (1034 adresses mails valides, 933 envois effectifs).
- Elle a également été partagée sur les réseaux sociaux du Collège, d’Elevéo, partagée sur Agri-info, sur le site du Collège, etc.
- 118 répondants ont complété l’enquête composée de 3 parties et de 27 questions (certaines étant conditionnelles, 27 est un maximum de réponses à fournir en fonction du profil du répondant et de son implication dans l’engraissement au moment de répondre au questionnaire)
Messages-clés dégagés de l’enquête auprès des éleveurs bovins wallons
1. Une enquête représentative et riche en enseignements
Avec 114 répondants, l’enquête reflète bien la structure des élevages bovins viandeux wallons, en termes de répartition géographique et d’âge des éleveurs.
Les éleveurs bio, représentant 30 % de l’échantillon, sont légèrement surreprésentés, témoignant de leur intérêt pour l’engraissement.
Les races dominantes de l’échantillon sont :
- Blanc-Bleu Belge (62 %),
- Limousine (19 %),
- Blonde d’Aquitaine (8 %).
À noter, 10 % des répondants privilégient le croisement.
2. L’engraissement, une pratique courante
Deux tiers des répondants déclarent engraisser tout ou partie de leurs bovins, ce qui dépasse la moyenne régionale et démontre l’intérêt pour cette activité.
Les éleveurs engraissent principalement des taurillons, taureaux et vaches (80 % des répondants). Les génisses (27 %) et veaux (10 %) sont moins courants, sauf en bio, où 56 % des répondants engraissent des génisses.
Les répondants participent à un volume d’abattage significatif :
- Plus de 4 300 bovins finis par an, soit une moyenne de 58 à 63 bovins engraissés par ferme.
- Plus de 650 bovins bio, avec une moyenne de 44 à 55 bovins bio engraissés par ferme.
3. Des opportunités variées pour l’engraissement
Les opportunités perçues par les éleveurs pour développer l’engraissement incluent :
- Le bien-être animal et la cohérence du modèle d’élevage (7,94/10).
- Plus d’opportunités de commercialisation (6,75/10).
- Une meilleure valorisation des bovins gras par rapport aux maigres (6,69/10).
4. Freins principaux à l’engraissement : des défis économiques
Les principaux freins identifiés sont :
- Le prix élevé des aliments (6,36/10).
- La faible rentabilité (5,39/10).
- Le manque de place dans les bâtiments (5,26/10).
- Le besoin de trésorerie (5,00/10).
- Le manque de débouchés (3,14/10) ou la technicité de l’engraissement (3,35/10) ne sont pas des obstacles majeurs, sauf en bio, où la maîtrise technique est un enjeu plus important (4,68/10).
5. Un potentiel d’expansion pour l’engraissement
50 éleveurs, dont 19 en bio, souhaitent augmenter leur volume de bovins engraissés ou démarrer cette activité.
Ensemble, ils pourraient engraisser entre 1 562 et 1 782 bovins supplémentaires par an, soit un potentiel de 34 à 39 bovins par ferme.
6. Des besoins d’accompagnement clairs
Les éleveurs expriment un intérêt pour des services d’accompagnement, notamment :
- Calculer les coûts de production et identifier les leviers d’efficacité (6,74/10).
- Être mis en relation avec des acheteurs intéressés (6,60/10).
- Des conseils sur l’alimentation et le rationnement (6,39/10).
- Les éleveurs bio montrent aussi un intérêt pour des listes spécifiques d’opérateurs achetant des bovins finis ou de la viande bovine bio (6,52/10).
7. Une mobilisation pour le projet
59 éleveurs ont manifesté leur intérêt pour être recontactés, confirmant l’engouement et la pertinence de poursuivre cette dynamique collective autour de l’engraissement en Wallonie.
Plus d’infos ?
Contactez Quentin LEGRAND
Chargé de Mission Bovins Viande pour le Collège des Producteurs
quentin.legrand@collegedesproducteurs.be