A partir de ce 30 septembre, le Centre d’insémination d’Argenteau fermera ses portes, empêchant les éleveurs de porcs de s’y fournir en semence. Dans le cadre du plan de relance de la Wallonie (PRW), la SOCOPRO en partenariat avec ELEVEO et la province de Liège, sont soutenus par la Wallonie pour favoriser la continuité de services d’insémination porcine répondant aux besoins des modes de productions alternatifs et des producteurs disposant de cheptels plus petits.
La continuité économique des services du CIAP d’Argenteau étant devenue difficile à assurer, une voie alternative est donc proposée aux éleveurs à partir de ce début octobre 2023. Elle consistera en un dispositif de points de dépôt agréés qui feront le lien entre les commandes des producteurs et des centres d’insémination fournisseurs choisis pour leur panel de génétique, leur disponibilité logistique et pour leurs garanties sanitaires. L’efficacité et l’intérêt économique de ces services résideront dans le nombre de commandes qui y seront canalisées, raison pour laquelle ce dispositif est ancré au sein du réseau du service porcin d’Elevéo asbl.
Un intérêt général à assurer des services malgré les difficultés à maintenir l’outil CIAP
En regard de la diminution de la demande du secteur, du faible intérêt des éleveurs pour s’investir dans une gouvernance coopérative de l’outil CIAP, ainsi que des déséquilibres entre les charges et les rentrées malgré un soutien de la Wallonie, il a été conclu à l’impossibilité de maintenir l’outil actuellement exploité par le CIAP Argenteau, même en le faisant évoluer vers un outil coopératif partiellement soutenu.
Toutefois, un nombre significatif d’éleveurs porcins restent demandeurs d’accès à des services d’insémination spécifiques qui étaient offerts par le CIAP. C’est dans ce cadre que la Wallonie a souhaité que SOCOPRO et ELEVEO orientent des moyens du plan de relance pour répondre à cet intérêt général en assurant la disponibilité de solutions pour les éleveurs qui restent en demande de services liés à des génétiques spécialisées (qualité différenciée, bio, autorenouvellement, programme Belgian Piétrain, petits troupeaux,…).
Un dispositif de point de dépôt ELEVEO qui débute ce 1er octobre par Herve
Après avoir prospecté différentes sources de génétiques pouvant répondre à la demande des éleveurs ciblés, Elevéo installe un premier point de dépôt agréé à Herve (rue de la clef, 41 4650 Herve). Ce dépôt sera actif dès ce 1er octobre et il sera fourni par le centre d’insémination KI Bevel. Dans un futur proche, un deuxième dépôt devrait être installé à Ciney.
Les centres fournisseurs sont choisis pour leur panel de génétique, leur disponibilité logistique et pour leurs garanties sanitaires. En effet, sont sélectionnés uniquement des centres indemnes du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) en plus des maladies à déclaration obligatoire.
Ce dispositif de centre de dépôt jouera le rôle de plateforme logistique dans l’objectif de diminuer (par le groupage) les coûts d’acheminement des semences qui, face à des petits volumes de commande, restent le facteur clef de durabilité des services pour les détenteurs.
En pratique : que faire pour s’approvisionner
Les doses pourront être commandées pour le vendredi midi directement au centre d’insémination afin d’assurer une livraison le lundi début d’après-midi et un retrait au point de dépôt possible tous les jours pendant les horaires de bureau (8-17h). En fonction du développement de cette activité, des formules permettant un accès horaire élargi seront potentiellement mises en œuvre.
En plus de ces commandes, un stock de doses issues de verrats terminaux sera disponible pour les retours en chaleur ou pour les imprévus. Ce stock sera limité. Les commandes sont donc à privilégier.
Commandes semences : +32(0)3 481.80.69 / vzw.ancovee@scarlet.be
Point de dépôt agréé : Rue de la clef, 41 4650 Herve
Nécessité d’une mobilisation de tous les éleveurs concernés
Si la Wallonie prévoit, au travers du plan de relance, des soutiens ponctuels à la mise en place du dispositif, ce dernier doit aussi développer son autonomie. Le modèle étant basé sur les économies d’échelle liées au groupage de commandes, la mobilisation des éleveurs en demande de génétiques spécialisées (qualité différenciée, bio, autorenouvellement, programme Belgian Piétrain, petits troupeaux,…) est importante pour permettre au dispositif d’être durable… il est évident que ce système ne pourra évoluer et être durable que si un maximum de détenteurs y participe ! L’investissement en solutions permettant un accès à des tranches horaires plus larges ne pourra également se faire qu’à cette condition.
Quoi qu’il en soit, ELEVEO et SOCOPRO restent à l’écoute des éleveurs et sont prêts à ajuster et faire évoluer les modalités pratiques du dispositif en vue de répondre au mieux à leurs demandes.
Souhaitons beaucoup de succès à l’initiative.
A propos de l’élevage porcins en Wallonie :
- Le cheptel porcin wallon (382.843 places de porcs) représente 6.8 % du cheptel national (6.042.154 en Belgique)
- La viande de porc reste la première viande consommée en Belgique. La Wallonie n’est pas autosuffisante avec un taux d’auto approvisionnement en viande de porc de seulement 30%,
- L’engraissement des porcs en Wallonie représente 84 % du total des porcins wallons (66 % en Flandre). Le cheptel truies représentent 3 % du nombre total de porcins en Wallonie (7 % en Flandre).
- La Wallonie compte 618 exploitations porcines qui sont majoritairement de petite taille (619 places de porcs en moyenne ; 1.622 en Flandre) et à caractère familial.
- La Wallonie compte 618 exploitations soit 7x moins que la Flandre (3.490), voire inférieure en Flandre (627.693 ha en Flandre, 740.623 ha en Wallonie,)
- En ce qui concerne les reproducteurs dont truies (naissage), 27 % des exploitation wallonnes possèdent des truies (41 % en Flandre).
- La Wallonie connaît une diminution drastique (-47 %) du nombre de ses éleveurs ces 20 dernières années suite aux difficultés majeures auxquelles le secteur doit faire face (accroissement coût matières premières, mises aux normes, prix faibles, …, embargo russe, crise de la PPA, Covid-19).
Contacts
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